Monsieur,
Vous ayant escrit le 5e de ce mois2 et le 29e du nouveau stile3, depuis il y trois iours i'ay receu deu de vostres du dernier d'Avril4 et du 15e du May du vieu style5 comme ie croy.
Je n'ay pas manqué du faire tenir voz pacquets à monsieur le grand chancelier6 et seraj tousiours très aise d'avoir occasion de vous servir soit en semblables soit en meilleurs choses et quant aux affaires que le sieur Betz7 poursuit, mon assistence ne luy manqueray point. Comme aussi ie feray tout ce que me sera possible quand l'occasion se présentera pour ces messieurs du conseil formé desquels vostre lettre faict mention8.
Quant à traitté conclu entre monsieur le grand chancelier e monsieur S. Chaumont9, ie vous en avois adverti par la dicte mienne du 5e, la substance estant que
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les deux couronnes ne ferent ni paix ny tresve plus longe de quinze iours qu'essemble.Icy à la cour on parle fort de préparer les affaires à une payx, laquelle Dieu nous donne seure, bonne et honnorable.
Au dernier ordinaire nous n'avons rien en d'Hollande ny par conséquant ausi de Poméranie. Autremant ie ne manquerois pas, monsieur, de vouz advertir de ce que i'aurois apprins depuis l'envoy de la dicte mienne du 29e. Je veux espérer que le huict mille hommes levez en Suède qui doibvent estre arrivez asteur en Poméranie, donneront moyen à des actions vigoureuses qui est le vray chemin pour parvenir à une paix telle que les gens de bien et sages désirent.
Je vouz prie de croire, monsieur, que ie seray à iamais
Vostre très affectionné.
Le 1 du Julliet.