Monsieur,
Le comte de Sorbiks2, ayant servy avecq très grand honneur au feu roy de
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Suède3, et maintenant en ces occurrences estant très désireux de servir au roy très chrestien4 et de lever à ycelle fin des gens en Angleterre et Escosse avec permission du roy de la Grand Bretagne5 laquelle il espère d'obtenir par le moyen de ses parents et amis très puissants en ces quartiers-là, a voulu aller en vostre cour accompagné de mes lettres, lesquelles ie luy ay donné très volontiers, avecque le tesmoignage que ie dois à ses vertus excellentes et très haut estimées en Suède et ne les ay creu mieux pouvoir addresser qu'à vous, monsieur, à qui le roy confie ce grand maniement des affaires de la guerre espérant aussy que vouz ne me voudrez pas refuser les effets de vostre humaineté et courtoisie en ce qui est de ma charge, me les ayant cy-devant faict sentir à mon particulier de quoy ie me sens très obligé à souhaitter d'avoir l'occasion de tesmoigner la recognoissance.Et ne le pouvent pas autrement pour le présent, ie prieray Dieu, monsieur, qu'il veulle longtemps prospérer les affaires du roy par vostre sage conduitte.
Vostre serviteur très hu(mble).
A Paris, le deux de septembre [1636].