Monsieur,
Pour responce de la vostre du 3 de 9bre2 ie vous envoye l'enclose de monsieur le gran chancelier3 ne pouvant vous escrire mon sentiment de beaucoup de choses pour ce coup à cause de la maladie de ma femme4 qui continue desià plus que trois mois, les afflictions domestiques me talonnent de tous costés. Tous nos biens sont tellement gastés par les François qu'il n'y a point d'espérance de les pouvoir redresser dans 4 ans moins le vendre à cause des gran misères qui y sont. Ce néantmoins il faut que ie me maintiene conforme ma charge, outre la famille qui m'accroist les despences. Monsieur le résidant Mukel5 m'a bien aidé de quelque 600 dalers, mais c'est bien fort peu au regard de ma nécessité et de ce que ie dois. Mais ie veux espérer que nos affaires continuant en telle prospérité monsieur le gran chancelier me favorisera avec plus grosse somme en un temps où les vivres s'enchérissent de iour à autre.
Cependant ie m'estonne bien qu'on n'embrasse point les occasions qui se présentent en Transylvanie pour avec la diversion d'icelle acheminer les affaires à une raisonable paix. Dieu nous la donne bonne en vous conservant, monsieur, en parfaite santé et moy en vostre bonne grâce qui suis éternellement
Vostre serviteur très obligé
Marini.
Ex loco noto, 13/23 Xbris 1636.
Adres: Mr. Grotius.
In dorso schreef Grotius: 23 Dec. 1636 Marin.
Boven aan de brief: Prius scripta posterius recepta.
en: rec. 16 Ian. 1637 n. st.