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Monsieur,
Par ma précédente2 ie vous ay reccomandé le colonel Capler3, seigneur Boémiens, lequel estant party d'icy il y a plus de dix iours passe par la France en Hollande et de là vers le gran chancelier4. Je vous prie encor par ceste-cy de l'assister en tout ce que vous pourrez pour faciliter son voyage estant cavalier de mérite.
Il court icy un bruict de la desfaitte de quelqu régiments du dux de Veimar5 par Jean de Vert6 lequel se fortifie grandement et si le duc de Lorraine7, sorty de la Bourgogne avec 4m hommes, se ioinct à luy les nostres auront bien de la peine à luy résister.
Nous attendons avec impatience les progrez de nos gens en Poméranie, d'où tenant gran advantage pour la manutention de leur armée il faut espérer que nos généraux estant desià io[i]ncts ensemble feront quelque coup digne de leur générosité.
Les députés Grisons8 sont partys pour aller en Espagne d'où il pensent rapporter toute satisfaction pour la Voltoline que le gouverneur de Milan9 leur promet avec la haute justice. Ils ont fortifié l'armée Espagnole de 1500 hommes qui sont desià au Milanois où tout se fait par des courses et escarmouches de l'un et l'autre costé sans s'attacher à aucun siège de places fortes.
Monsieur Haga10 me presse fort pour la responce à ses lettres, et il seroit raisonable de luy en gratifier.
I'en escris à monsieur le gran chancelier, lequel ie voudrois aller trouver, si ie ne craignois de l'offencer en partant d'icy sans son ordre.
Je vous baise les mains et demeur à iamais, monsieur,
Vostre serviteur très humble
Marin.
De Zurig, ce 24 d'Aoust s.v./4 (sic) 7bre 1637.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 22 Sept.
In dorso: Le 24 d'Aoust 1636 (sic) Marin.