Monseigneur,
Les sieurs Looten,2 marchands demeurantz en la ville d'Anstredamme, ayants une affaire de consequence au parlement de Rouen pour ung achapt de marchandises qu'ilz ont faict pour le compte d'un marchand de cet[t]e ville et par son ordre, qui se monte à plus de vingt mille escus, lequel n'a voulu accepter les lettres de change sur luy tirées, m'ont faict l'honneur de me donner leur procuration. A present je poursuis ledict marchand, lequel a de grandes faveurs par deça pour avoir esté juge, consul et echevin de cet[t]e viile. [Ce] qui a donné lieu auxdictz sieur[s] Looten d'avoir recours à vos amis pour vous supplier leur departir de vos faveurs et prieres envers ceux de vostre congn[oissance], qui sont de present en sceance en la Chambre de l'Edict3 de ce parlement, pour luy conserver son bon droit qui veritablement est equitable. C'est pourquoy ilz m'ont chargé de vous faire tenir les lettres que je vous envoie, vous suppliant tres humblement de leur part les avoir pour agreables et leur donner quelques lettres de faveur, lesquelles, monseigneur, il vous plaira faire tenir monsieur Haye,4 leur amy demeurant à Rouen, ou en ma maison derriere Saint-Eloy en cet[t]e dicte ville. Lesdictz sieurs Looten vous seront grandement obligés et à vos amis, priant Dieu qu'il vous garde, estant, monseigneur,
vostre tres humble et obeissant serviteur,
Anguetin m.p.
A Rouen, dernier Janvier 1642.