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    100

    5611. 1642 februari 20. Van C. Marin.1

    Monsieur,

    Je vous demeure tant plus redevable de ce que [vous] avez fait en ma consideration de vostre pure bonne affection qu'il vous plait me porter et dont je vous remercie tres affectueusement, et ne manque de presser monsieur Salvius2 de faire le mesme en mon endroict, puisqu'il est si riche. Vous m'obligeray de faire le mesme avec vos reccommandations envers luy, car si, pendant qu'on delibere en Suede de la perfection de mon change, il ne m'assiste de quelque peu d'argent vers le mois d'Avril, je ne sçay où en prendre sans gage qui me manque, et sur des fonds on ne preste rien en ce temps, surtout sur ceux de ma femme3 qui sont en friche et le reste en sequestre. Si j'eusse peu demeurer es Grisons, où il fait bon vivre tout y estant à bon marché, je pourrois avoir plus de patience et de moyen d'attendre mon payement. Mais icy où il faut payer la moindre chose, jugés, monsieur, si cela est possible à moy, qui suis chargé de neuf personnes en un pays où il fait extremement chair, en sorte que j'oserois dire qu'ailleurs on fait plus avec un daler qu'icy avec trois, tant le prix de toutes choses croist journellement. Je vous supplie pourtant de me faire la faveur de m'advertir souvent de ce que j'ay à attendre de Suede ou de Hamburg et s'il y a apparence quelquonque qu'on m'assistera bientost pour n'attendre icy en vain et perdre inutilement le temps. Dieu vous rendra à son temps tout ce que [vous] ferais pour moy, qui suis privé des moyens de recognoistre dignement vos faveurs qu'il vous plait me continuer, vous suppliant d'entretenir la possession de l'offre de mon revanche à son temps et m'honorer cependant de vos commandements en tout ce que [vous] me jugerez capable, et me continuer la faveur de vos bonnes graces, comme à celuy qui se qualifiera toute sa vie, monsieur,

    vostre tres humble, le plus devot et obligé serviteur,
    C. Marin m.p.

    De Zurig, ce X de Febvrier l'an 1642.

     

    Je vous envoye mes lettres de Suede à cachet volant qu'il vous plairra fermer après les avoir leues. On veut que je face relation de tout ce qui se passe en Suisse, es Grisons, en Italie et Turquie, ce que j'ay continué il y a desja neuf ans. Mais on me recompense fort mal de cela, sans me payer mesme mon petit gage, quo integro quadriennio defraudor in summa rerum hic omnium caritate et angustiis, ayant neuf personnes sur le bras à nourrir. Je l'ay representé tant de fois en Suede, mais sans aucun fruict jusques à ceste heur. Aidés-moy pourtant, monsieur, pour l'amour de Dieu, que j'en puisse sortir avec honneur.

    Le bruict court que les nostres ont battu Piccolomini, ce que Dieu veuille. On dit Torsenson mort.4

    In dorso schreef Grotius: 10 Febr. 1642 Marin.

    Notes



    1 - Hs. Den Haag, ARA, Eerste afd., coll. Hugo de Groot, aanw. 1911 XXIII no. 9, 255. Eigenh. oorspr. Antw. op no. 5589.
    2 - Johan Adler Salvius moest vanuit Hamburg zorg dragen voor de uitbetaling van de honoraria aan de diplomaten in Zweedse dienst.
    3 - Alessandra Paravicini Capelli, een protestantse, wier familie verdreven was uit het Veltlin.
    4 - Schermutselingen van de Zweden met de keizerlijken hadden zich nauwelijks voorgedaan. Beide legers trokken langzaam oostwaarts. Tegen deze tijd was de keizerlijke veldheer Ottavio Piccolomini begonnen zijn leger bij Tangermünde over de Elbe te leiden, terwijl de Zweden onder bevel van Lennart Torstensson zich in de omgeving van Salzwedel opmaakten voor de achtervolging.