Monsieur,
J'ay receu la vostre du 23 de Juing. Monsieur le marescal Horn doibt estre party d'Amsterdam vers Hambourg.2 J'espere que son Excellence ne vous oubliera point.
Les armées de France et d'Espagne muguettent Sedan.3 Madame la duchesse de Bouillon ayant receu des offres d'assistance du costé de Bruxelles en a donné advis au roy. On a interrogué monsieur de Thou, qui se defend par les ordres du roy. Monsieur de Sainct-Marq est fort triste. On croit que le chancelier va pour leur faire leur proces. On attend le roy à Fontainebleau.
Le parlement d'Angleterre se debande [de] plus en plus et les romanistes ont des avantages dans l'Irlande. On ne sçait, à quoy tendra l'armement du roy de Danemarq par mer et par terre. Cependant nos Suedois, excepté trois villes,4 tiennent la Silesie, sont maistres de la capitale ville de Moravie et rendent tributaire la Lusace et peut-estre en peu de temps pourront tendre la main aux paysans d'Austriche et ceux-là à Ragosky.5 Nos gens d'Erford s'elargissent aussi tellement que les Suedois n'ont pas de subject de se plaindre de la fortune de cette année.
Je demeure, monsieur,
le vostre.
Le 22 Juillet 1642.
Bovenaan de copie staat: Monsieur Marini.