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Monsieur,
J'ay receu la vostre du 16 d'Octobre et espere que la lettre que je vous ay envoyée vous aura apporté du soulagement en vos affaires particulieres.2
L'ambassade de Brandenburg continue en Suede3 et il y a d'apparance qu'elle produira des bons effects, non seulement pour la Suede mais pour toutte la chrestienité.4
Le general Torstenson5 sera asteure6 dans la Boheme, Coningsmarck vers le Weeser, où je croy que l'armée du comte de Guebrian et la cavallerie hessienne se joindront à luy pour se maintenir ensemble contre les ennemis.7
Le roy a donné au comte de Guebrian un don de cent mille livres et au mareschal de La Motte-Odincourt un duché en Espagne. Nous attendons icy le duc de Longueville, messieurs de Brezzé, Harcourt, La Milleray, Guiche, du Hallier pour prendre des ordres.
L'evesque d'Angoulesme va d'icy en Hollande pour dire à la reyne d'Angleterre qu'elle sera bien receue icy. On nous dit que le roy d'Angleterre a quelque douze mille hommes à pied, trois mille chevaux et qu'il a eu quelques advantages et que les romanistes en Irlande prosperent.
Danemarq et Poulogne sont en grand ombrage de ce qui se traitte en Suede avecq Brandenbourg. Le roy de France est à Saint-Germain, son cardinal à Ruelles.
Je demeure, monsieur,
le vostre.
4 Novembre.
Bovenaan de copie staat: Mons. Marin.