Si je n'eusse eu peur d'estre incivil en interrompant voz soings, desquels depend le salut de tant d'armées et l'honneur de la France, je n'eusse pas manqué de vous aller remercier d'un bienfaict tant plus notable pour ce qu'il m'est survenu sans y penser, en ce que vostre faveur et bonté, qui me sont cogneues de longtemps, a procuré à mon fils, qui sert dans l'armée du roy commandée par le mareschal de Guebrian, la qualité fort honorable d'aide du camp.2 Je prie qu'il se puisse rendre digne de voz recommandations et moy capable de vous pouvoir tesmoigner combien je me tiens obligé par ce grand bienfaict, et vostre fortune estant telle qu'elle ne peut recevoir autre service que du coeur, je vous asseureray, monsieur, que je suis d'une affection tres sincere,
vostre tres humble, tres obeissant et tres obligé serviteur.
A Paris, ce 24 de Novembre 1642.
Bovenaan de copie staat: A monsieur de Noyers.
Aujourd'huy,3 quinziesme du mois de Novembre mil six cent quarente deux, le roy estant à Sainct-Germain-en-Laye, sur les bons tesmoignages qui luy ont esté rendus de la personne du seigneur Grossius, s'asseurant en sa fidelité et affection à son service, et en sa valeur, experience au faict de la guerre, bonne conduitte et diligence, voulant aussi le traitter favorablement en consideration du seigneur Grossius, son pere, ambassadeur de la couronne de Suede près de sa Majesté, pour avoir faict paroistre en diverses occasions une devotion particuliere vers cette couronne, sa Majesté a retenu et estably et ordonné ledit seigneur Grossius ayde de camp en ses armées pour en faire les fonctions aux honneurs, auctoritez, prerogatives, preeminences et appoinctemens qui y appartiennent, tout ainsy que font les au[tr]es retenus en pareilles charges, m'ayant sa Majesté commandé de luy en expedier le present brevet, qu'elle a signé de sa main et faict contresigner par moy, son con[seill]er, secretaire d'Estat et de ses commandemens et finances,
Louis.
Sublet.