J'ay receu vostre lettre du XIV de Novembre. Je ne manqueray [pas] de me souvenir des Grisons,2 quoyque je sçay qu'icy on a assez grand' aversion d'eux à cause des choses passées, desquelles je ne me veux pas constituer juge.
Les affaires icy demeurent telles3 qu'elles ont esté avant la mort du cardinal. Mazarin [est le] principal au Conseil du roy et gouverne comme doibt un estranger avec beaucoup de courtoisie. Le roy [v]a au Conseil, auquel sont messieurs de Chavigny et des Noyers. Le chancellier et l'intendant sont, l'un à Paris, l'aultre à Saint-Germain.4 On prepare tout pour faire la guerre puissamment l'année qui vient et principalement pour faire bien payer l'armée de Guebrian.
Nous apprenons qu'on s'est de nouveau bat[t]u en Angleterre et attendons les particularitez. La reyne d'Angleterre est encore en Hollande.
Les imperiaux remuent tout ce qu'ils peuvent pour secourir Leipsich. Si monsieur de Guebrian se joinct au mareschal de Torstenson comme on dit, on pourroit bien venir au second combat.
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Les mareschaux de France sollicitent touts pour la liberté du mareschal de Bassompeire. S'ils l'avoient obtenu, les Suisses et Grisons auroient icy un puissant amy.5
Je demeure,
le vostre.
Bovenaan de copie staat: Marini.