Monsieur,
Je ne sçai quoy dire ny penser que vous, monsieur, que ie recognois pour un de mes meilleurs amys et fauteurs, m'ayez mis en tel oubly que depuis tant de sepmaines ie suis privé de la faveur de vos lettres sans que i'en sçache la cause, et puisse voir le moindre effect de ce que ie vous ay si instamment prié. Le mois de Juin passe et ie continue néantmoins à attendre mon payement, mais ne sçachant sur quoy me plus fonder, puisque ny vos intercessions ny mes lettres opèrent guerre, ie voudrois au moins qu'il vous pleust m'assister de bon conseil en ce que i'eusse à faire, car de partir d'icy en ceste conjoncture des affaires, ie n'oserois ny sçaurois propter dubiam valetudinem et defectum mediorum, et demeurer icy sans gage c'est ma ruine et honte irréparable. Iamais certes durant ma vie ie n'ay pas esté en plus gran travail qu'à cest'heur, que ie suis au service de la Suède, qui m'a promis tout le bon traittement, et n'eusse iamais pensé qu'un me deust abbandonner de telle façon. I'attendray là-dessus vostre advis, lequel ie suivray, moyennant qu'on me fournisse pour le moins en partie des moyens pour couvrir ma honte parmy les Suisses.
Vous auray icy le paquet de Suède ouvert d'où vous verrés ce que se passe par deçà et ayant l'esprit plus libre ie ne manque icy point de cercher plus de suject digne de vostre entretien demeurant au reste, monsieur,
Tout le vostre
Marini.
De Zurig, ce 26 de Juin s.v. 1639.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 20 Iuly.
In dorso: Marini 26 Iunii 1639.