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    5888. 1642 september 19. Aan J. de Wicquefort.1

    Monsieur,

    Je remercie Dieu de tout mon coeur de ce qu'il vous a rendu vostre santé, laquelle a esté tousjours utile aux gens de bien et à present peut estre grandement au public.

    A la fin2 nous nous trouvons trompé aux belles esperances que le discours du roy et du cardinal nous avoit donnez pour monsieur de Thou, lequel a eu la teste tranchée à Lions en place publique sur le soir de l'onsieme [sic ] de ce mois aprèz que monsieur de Cinq-Mars avoit souffré le mesme supplice. Monsieur de Thou a monstré en sa prison et à la mort une grande constance et pieté, protestant tousjours de n'avoir rien fait que par les ordres du roy. Les juges deleguez ont condamné monsieur de Bouillon à la mort et confiscation de biens, comme les autres. Mais on a suspandu la pronontiation de la sentence pour traitter de Sedan, qui desja est investi par la cavalarie du roy, pourquoy le cardinal Mazarini et monsieur d'Aurillerie sont allez à Sedan. On croit que le duc de Boullon sera mené icy et que lors viendra aussi le vicomte de Turaine, qui est en grand estime et apparance d'estre faict marescal de France, tellement qu'il n'y aura personne plus propre pour proposer des expedients que luy.

    Cependant les prosperitez de la France sont grandes, Perpignan rendu au roy le neufiesme de ce mois, aprèz avoir mangé les corps de trois cents hommes. Le roy acquiert avecq cette ville 120 pieces de canon, beaucoup d'armes et poudre à canon et une entrée dans l'Espagne et grande renommée par tout le monde. Outre cela les François ont pris dans cette mer quatre navires espagnols. Le duc de Longueville a pris la Nizza la Paille et le prince Thomas a battu quelque cavallarie espagnolle. Monsieur du Hallier est fortifié par la conjunction de messieurs Lenoncourt, Gransei et Ossenville et quelques troupes du comte de Guiche, tellement qu'on croit que duc Charles court risque d'estre enfermé ayant desja pati quelque perte. Don Melos, et d'autre costé, le comte d'Harcourt s'entre-reguardent; et la ville de l'Isle dit-on refuser recevoir de garnison.

    Le pape a une armée au Boulonnois et obtenu pour elle les passages par les terres de Modene. Le duc de Parme appuié presque de tous les princes d'Italie a aussy une bonne armée. Mais monsieur de Leon, envoyé de la part de la France, a parlé au pape, va trouver les Venetiens, le duc de Toscane et de Modena pour accommoder l'affaire, pour quoy on propose que le duc de Parme pour le respect envers le pape se desarme le premier et que Venise et le grand-duc demeurent armés jusques à ce que le pape soit desarmé et que le college de cardinaux juge sur le differant de Castro. Vous verrez par la piece joncte le combat qui a esté à Rome entre l'ambassadeur de Castille et Portugal, dont l'issue a esté telle que le pape a donné trois

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    cents de ses guardes au Portugais et que le Castillan s'est retiré à Napels avecq les cardinaux de Montalto et Alborno, menasant de loing la ville de Rome.

    Le roy a chanté le Te Deum le Mecredy passé à Nostre-Dame, est allé de là au Grand-Bois à la chasse de loups. Et la reine qui l'avoit tenu compagnie s'est retournée à Saint-Germain. Monsieur le frere du roy est à Bloys. Le grand et tres heureux cardinal - excepté la santé - vient à Ruelles, la duchesse d'Esguillon luy va au-devant, et les mareschaux de Brezsé et de Guiche [l'attendent] icy. Le gouvernement de Languedocq que monsieur de Cinq-Mars avoit procuré à monsieur de Schomberg a esté rendu à monsieur le prince et monsieur de Schomberg recompensé par la charge de premier escuyer qu'avoit eu monsieur de Cinq-Mars.

    Nous apprenons que le roy d'Angleterre cherche des moyens pour s'accommoder avecq son parlement, qui est plus fort par mer et par terre que sa Majesté. J'espere que Dieu un jour remettra ce bon roy en son throsne, comme il a faict autrefois à David et à Louis le Debonnaire.

    Par la conduite que prendra le comte d'Auersberg3 on verra bientost, si l'empereur est tant desireux de la paix comme l'ambassadeur Row le publie.4 Je trouve que monsieur Boswel5 a raison et que les Estats-Generaux se trouveront bien empeschez sur la forme de l'audiance. J'ay veu la publication faicte à la Haie en faveur de l'ambassadeur de Portugal, laquelle je trouve un peu froidde.6

    Je demeure, monsieur,

    vostre tres humble serviteur.

    19 Septembre 1642.

     

    L'accord du duc de Bouillon est faict qu'il sera libre et Sedan recevra garnison. Le duc de Parme ayant receu cents mille ducats de la republique de Venise, trois mille gens à pied, trois cents chevaux, attaque les terres du pape, et si le pape ne se relasche, il y a apparance que touts les princes d'Italie se ligueront contre luy. Wildestein demeure assiegé par les imperiaux. Coningsmarck faict des progres ayant levé quelques gens d'Erfordt et Mansfeldt.

    Bovenaan de copie staat: M. Vicquefort.

    Notes



    1 - Kladafschrift in copieboek Den Haag, ARA, Eerste afd., coll. Hugo de Groot, aanw. 1911 XXIII no. 3, p. 60.
    2 - Onderstaande berichten komen ook voor in Grotius' nieuwsbrief aan Axel Oxenstierna dd. 19 september 1642 (no. 5887).
    3 - De keizerlijke vredesonderhandelaar Johann Weichard von Auersperg was de laatste tijd een geziene gast aan het hof van koning Christiaan IV van Denemarken geworden. Zijn aanwezigheid hield verband met het besluit van keizer Ferdinand III om over te gaan tot ratificatie van het preliminair vredesverdrag van 25 december 1641.
    4 - Sir Thomas Roe had het afgelopen jaar in Wenen onderhandeld over de kwestie van de Palts. Hoewel hij in juli met lege handen de thuisreis aanvaardde, gaf hij tijdens een ontvangst, op 22 augustus in Den Haag, uiting aan zijn vertrouwen in de keizer (Brown, Itinerant ambassador, p. 257-259; Aitzema (fo) II, p. 842).
    5 - Sir William Boswell. Het protest van de vertegenwoordiger van de Engelse koning in de Republiek was gericht tegen de aanwezigheid van een afgezant van het Parlement in Den Haag. Op verzoek van Boswell werd op 8 september aan de afgezant Walter Strickland geen officiële audiëntie in de vergadering van de Staten-Generaal verleend.
    6 - Het plakkaat waarin het Hof van Holland de opsporing had verzocht van de aanstichters van een volksoploop voor de woning van de Portugese ambassadeur Francisco de Andrade Leitão in de Korte Houtstraat te Den Haag.
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