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    1239. 1628 maart 10. Van N.C. Fabry de Peiresc1.

    Mr. Grotius,

    Mr. J'estois détenu au lict malade, lorsque l'on m'apporta les dernières lettres2 dont il vous a pleu m'honorer accompagnées de voz excellentes corrections sur une cinquantaine de passages du Tacite des plus dépravéz et qui avoient le plus de besoing d'une main comme la vostre pour y appliquer le remède convenable et les remettre en leur ancien lustre. Et la continuation de mon mal me sevra beaucoup plus long temps que je n'eusse voulu du plaisir et contentement non pareil, que j'ay eu depuis à lisre et savourer à souhait de si belles conceptions que les vostres, où je ne pourrais assez admirer la grandeur de vostre génie et de vostre bonheur à trouver si punctuellement ce qui manquoit aux lieux les plus deffectueux et la force de vostre esprit à recognoistre la vraye cause et origine des équivoques et autres manquementz des coppistes, qui ont produit par succession de temps de si lourdes faultes et corruptions, où les plus doctes hommes du siècle n'avoient sceu apporter aulcun remède ne laisser aulcune espérance d'en venir jamais à bout. Ce qui me faict désirer tant plus ardemment de voir un jour les autres notes, que vous avez cottées sur vostre exemplaire pour l'esclaircissement d'aulcuns autres passages difficiles du mesme autheur, qui est des plus dignes que l'on scauroit manier et qui néantmoins est des plus difficiles à entendre et à gouster selon son mérite. Vous nous en ferez part, quand il vous plairra à vostre commodité, tandisque nous jouyrons de ce que vous nous avez daigné communiquer et que nous en ferons jouyr nos meilleurs amys et entre autres cez mrs. de delà les montz, qui ont une si particulière inclination à aymer et estimer ce grand autheur au dessus de tous les autres de l'antiquité profane et qui font aussy tant de cas de vostre vertu et de vostre candeur et qui voudroient bien, je m'asseure, avoir moyen de faire pour vous si les occasions s'en pouvoient présenter. J'ai creu que vous n'auriez pas désagréable cette mienne liberté, puisque vous me laissiez la disposition du riche présent, que vous m'aviez faict et puisque nous n'en serons pas plus pauvres pour la part qu'en auront eu nos amis non plus que des autres précédantz, que nous tenions de vous, lesquels ont esté grandement priséz et le seront toujours de plus en plus vos ouvrages ayantz cela de propre par dessus la pluspart des autres que plus on les lict, plus il y a à apprendre et admirer. J'en attendray la responce de ces mrs. et vous donneray advis en son temps de leurs sentimentz sur quoy après vous avoir trèz humblement et trèz affectueusement

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    remercié comme je faictz de tout mon coeur d'un si cher tesmoignage de la continuation de vostre bienveillance en mon endroict, attendant de vous pouvoir rendre quelque digne service en revanche, je finiray demeurant toujours, Mr., vostre trèz humble et trèz affectionné serviteur.

    De Peiresc.

    d'Aix ce 10e mars 1628.

    Notes



    1 - Copie Bibl. Nat. Parijs. Fonds franç., Nouv. Acquis. 5172 f. 75. Antw. op no. 1212.
    2 - Zie no. 1212.
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