Monsieur,
Il y a quatre jours que je recuis la vostre du second Janvier2 par laquelle j'apprends avec contentement que la mienne de l'année précédente3 vous a esté rendue, et qu'avez pour aggréable mon affection à vostre service. A laquelle rien ne manquant que le pouvoir, j'emprunte4 d'ailleurs ce que j'en ay5 pas assez de moy mesme. Pourtant j'ay priez monsieur de Feuquières6 au soing duquel appartient la poursuitte des affaires d'Allemagne et principalement de ceux qui ont si bien mérité comme vous et les vostres qu'il veuille faire une instance vers ces messieurs qui manient les ordinances et l'argent du roy7 afin que durant la détention de voz biens par les ennemis vouz ajez moyen de vous mainctenir selon voz qualités.
Je n'ay pas laissé aussi recommander les affaires desquels m'aviez faict l'honneur de m'escrire à monsieur le grand chancelier8. Quant à ce que, quand on fera la paix, vous y soyez comprins, les ministres du roy m'en donnent asseurence. Et pour ce qui est de l'entretènement monsieur de Feuquières espère d'en venir à bout.
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Pour moy je contribuiray tousiours trè[s] volontiers tout ce que ie pourroy à ce qui vous touche et me tiendray très heureux, si c'est avecq quelques effects.
Cependant le bon Dieu, monsieur, vous conserve à un temps meilleur.
Vostre très humble serviteur.
A Parys, X/XX Februarij 1636.