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Monsieur,
Il y a quelque variation icy touchant l'estat du duc de Parme2 lequel on disoit s'estre accordé avec les Espagnols qui pour telle fin eussent levé le siège de Plaisance. Toutesfois mes dernières nouvelles d'Italie disent ores le contraire et plusieurs gens de qualité asseurent qu'on bat icelle cité plus furieusement que iamais par (?) quatre endroits surtout d'une isle y prochaine, les Espagnols se desfians des promesses du duc s'ils n'ont premièrement en son pouvoir tout son Estat, et du secours François nous n'avons rien de certain de façon que estant abbandonné il faudra qu'il transige avec les Espagnols selon leur volonté. On fait gran amas et d'argent et de gens partout, et croit-on que l'Esp. aye desià ensemble 4 million d'or pour la guerre de cest' année en Italie et la Flandre oultre ce qu'on mandera en Allemagne.
De deçà dépend tout de la diète des Grisons qui se tiendra en peu de iours et veux-ie espérer que le désir de se conserver en la liberté ancienne prévaudra plus que les intérêts particuliers ou faussez promesses des impérialistes.
Dieu maintiene cependant nos Suédois en leur prospérité et me face la grâce de vous pouvoir faire paroistre en effect come ie vous honore et désire estre utilement, monsieur,
Vostre serviteur très humble et très affectionné
Marin.
Ex loco noto, 5/15 Febr. 1637.
Op de adreszijde met andere hand: M.r Grotius.
Boven aan de brief schreef Grotius: rec. 6/16 Marty.
Onder aan de brief: Parma Diète
In dorso: Marini 15 febr. 1637.