Monsieur,
Depuis six sepmaines ença ie ne2 point de vos nouvelles encor que ie vous aye escrit plusieurs fois sans avoir jusques à présent aucun advis si les miennes vous ont esté bien rendues.
Celle-cy n'est que pour vous reccomander les encloses aux sieurs Strasburg3 duquel ie voudrois sçavoir s'il est encor auprès de son Ex.ce mons.r le gran chancelier4, et le colonel Capler5 qui vous aura veu en passant par Paris. Ie vous prie de luy faire tenir ceste-cy en Hollande où il se fermera pour quelque temps.
De nouveau n'avons rien de considération hormis que le duc de Veimar6 campe deçà et delà le Rin faute du fourrage qui manque à la cavalerie. Il est plus que nécessaire que le roy7 l'assiste de plus gran forces les impériaux se renforçant de iour à autre et attend-on Göz8 et Isolani9 avec leur trouppes au plustost pour attaquer les nostres avec plus de forces.
En Italie on ne fait pas gran chose et veut-on nous faire accroire que le duc de Savoye10 s'en va tourner la casaque, doquoy néantmoins ie doute et ne puis croire que ce duc veille abbandonner son allié11 sans avoir aucune nécessité jusques à présent pour le faire. Vous sçauraiz mieux ce qui en est.
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Sur ce vous baisant les mains ie demeure à iamais, monsieur,
Vostre serviteur très fidèle
C.M.
De Zurig, ce 13/23 de 7bre 1637.
In dorso: 23 de Sept. 1637 Marin.