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Monsieur,
Après un long silence i'ay reçeu la vostre du 19/29 de 7bre2 par laquelle i'ay entendu fort volontiers la venue du sieur Muller3 à Paris lequel sans doute m'aura apporté quelque bonne nouvelle touchant mon particulier si autrement on ne m'a pas tout à fait oublié. Ie ne manqueray de luy en escrire espérant qu'il viendra jusques à Benfeld en Alsace, d'où nous entendons que le secours est arrivé au duc de Veimar4 au nombre de mille chevaux et 6m à pied desquels estant renforcé il pourra agir plus vigoureusement.
Au reste nous apprenons non sans regret la mort du duc de Savoye5 survie le VI du courrant à Verceil d'une fiebvre tierce quand il sembloit desià quasi guérry. Vous en sçavez la conséquence aussy bien que de celle du duc de Mantoue6 qui toutes deux pourront causer une plus grande guerre en Italie si les progrès des Suédois n'en destourneront les Austrichiens.
Icy et aux Grisons tout est en paix et en peu de iours se fera une diète à Bade sur le suject des pensions que le roy7 doit aux Suissez qui ont le plus gran soing de leur avarice.
C'est ce peu que i'ay pour le présent en contr'eschange de vos nouvelles et pour fin vous priant me continuer vos bonnes grâces et m'adviser de la réception de l'enclose ie demeure à iamais, monsieur,
Vostre serviteur très humble
Marin.
De Zurig, ce 12/22 d'8bre 1637.
Boven aan de brief: schreef Grotius Rec. 3 Nov.
In dorso: 22 oct. 1637 Marini.