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Monsieur,
L'affection que je porte à votre patrie et à votre personne est telle que j'ay très sensiblement participé à son mal et au vostre par la promotion de celuy que vous me nommez2 à une charge où les passions de son père3 et les siennes, qui vraysemblablement ne seront guières moindres, pourront produire des effectz très préjudiciables au public et aux bons particuliers dont il est composé, ne pouvant assez m'estonner que celuy qui est la teste de votre république n'ait destourné à coup, puis que cette promotion ne luy peut estre que suspecte. Mais il faudroit veoir de plus prez en tout cela. Et puis en revenir à la Providence qui gouverne toutes choses, qui permettra, s'il luy plaist, que ce mal apparent soit finalement converty en quelque bien effectuel, qu'il nous faut attendre avec patience. Comme ce qui devra eclorre du dessein de M. le Pr. d'Orange, que j'ay tousiours estimé devoir aboutir au siège de Breda, comme ce que messieurs les estatz pervient plus aysement bloquer, et les ennemis plus difficilement secourir.
Ce qu'attendant d'apprendre j'ay à vous rendre mille grâces non seulement de vos favorables offres pour mon filz4, mais des signalez offices qu'il me mande recevoir de votre courtoysie par une addresse qu'il ne peut avoir semblable que de vous seul, qui luy estant père en cela m'obligez si sensiblement en sa personne qu'adjoustant cela aux précédentz effectz de votre amitié, et continuant s'il vous plai(st) à luy donner les addresses nécessaires pour entrer et sortir de ce labirinthe, mesmes l'encourageant au bien, et à s'eslongner de tout ce qui l'en peut divertir vous le rendez votre pour jamais, et moy qui suis et seray en tous égardz, mais très particulièrement en cestuicy.
Monsieur, Votre bien humble très affectionné et plus obligé amy et serviteur
Du Maurier.
Au Maurier ce 14 Juin 1631.
Adres: A Monsieur Monsieur Grotius A Paris.
In dorso schreef Grotius: 14 juny 1631 du Maurier.