Monsieur,
Il y a deux iours que i'ay receu la vostre du 23e de Juin2 et addressé la vostre enclose à monsieur le grand chancelier3 par voye seure, comme i'ay faict aussi des précédentes et feray de celles qu'il vous plaira m'envoyer. Ie ne doute poinct que monsieur le chancelier n'estime ce que vous lui escrivez, comme plein de prudence et affection à la cause commune.
Les advis que nous recevons nous disent que touts les électeurs se préparent pour aller à Ratisbone, mais que celuy de Bavière4 veut premièrement estre asseuré d'estre conservé en ce qu'il tient.
Contre la mauvaise nouvelle de la perte de Capelle nous avons la délivrance de Hanau: et attendons les prinses de Zavern et Dolen, puisque de l'une et de l'autre on est venu presque dans le ramparts.
Je ne sçay pas si messieurs les Suisses voudront accepter la condition qu'on nous dict que la France offre, de laisser Dolen et toute la Franche-Comté entre leurs mains, se rendants caution pour la neutralité.
On se prépare icy puissamment pour la défence de la Picardie et de la Champagne, comme aussy de la Provence, où les ennemis veulent faire ou on[t] fait quelque descense.
De Poméranie nous n'avons pas eu des nouvelles depuis quelque temps comme aussi rien ne nous est venu d'Hollande, l'un et l'autre à cause que les vents contraires tiennent la mer. Mais nous sçavons que VIIIm gens nouveaux de Suède sont venu pour maintenir la réputation de la couronne et les amys dans l'Allemagne.
Dieu nous donne des bons succès pour pervenir à une paix juste et durable et vous conserve, monsieur, longtemps en prospérité.
Vostre très humble serviteur.