Monsieur,
Je n'ay pas grand chose à vous dire pour le présent, sinon que i'ay bien addressé vostre pacquet qui m'est venu avecq la vostre du 2 de Novemb.2.
Le roy3 et la cour se resiouyt de la prise fort heureuse de Corbie et de ce que Gallas4 est tellement retiré qu'il ne faict plus de mal qu'aux siens, et envoye on des troupes de cavallerie et d'infanterie pour délivrer le pays autour de Baionne des ennemis qui y sont entrez.
La retraite inopinée de monsieur le frère du roy5 et de monsieur le comte6 de Paris sans avoir veu le roy qui estoit à Versail donne du secour (?). Les plus pru-
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dents croyent que cecy n'est point arrivé par aucun desseing, mais par l'appréhension qu'ils avoyent de quelque mauvais traitement, Monsieur estant à Blois a escrit au roy et pour monsieur le comte qui est allé à Châlons et de là, comme on croit, à Sedan. Madame sa mère7 se rend caution qu'il n'attentera rien contre le service du roy.Le cardinal Ginetti8 est à Coulogne. Le cardinal de Lyon9 comme vous sçavez y va et avec luy ou après luy le père Joseph10 et monsieur de Feuquières11.
Des affaires de Transilvanie on discourt diversement. Les ambassadeurs d'Angleterre12 travaillent tousiours au traitté.
Je vous souhaite toute sorte de prospérité et à touts les vostres et demeure, monsieur,
vostre serviteur très humble.
Le 25 Nov. 1636. A Paris.