Monsieur,
Je ne vous sçaurois exprimer le gran ioye que nous avons de la victoire obtenue par nos Suédois contre les Saxons et impériaux dont vous aurez desià eu les particularités. C'est une révolution estrange et laquelle causera des gran changemants partout.
I'en congratule à Son Ex.ce2 et vous supplie de luy faire tenir la présente en toute diligence, car on confirme de tous costés que le Turc3 marche contre la Transylvanie pour en deschasser Rakozy4 et luy substituer le frère du Gabor5 et d'autant qu'on croit que l'empereur6 ne pouvant les Poulonois voudront sustenir Rakocy, il en pourroit naistre une grande guerre.
Icy aux Grisons on espère que tout sera accomodé aimablement, et plustost que permettre que ces pays soyent entre les mains de la maison d'Austriche i'espère que le roy7 donnera toute sorte de satisfaction aux Grisons, et que les povres évangéliques pourront habiter dans la Voltoline.
Nous attendons icy de iour à autre le cardinal de Lyon8 qui s'en va à Coulogne. Madame de Rhuan9 sera aussy bientost icy.
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Puisque monsieur le duc10 passera l'hyver dans la Voltoline, vous pouvez addresser vos lettres à ses gens comme par cy-devant11, car ils m'ont promis de me les faire tenir fidèlement.
A tant priant Dieu pour vostre prospérité ie demeure très passionnément, monsieur,
Vostre serviteur très humble
Marini.
De Coire, ce 2 de 9bre st. n. 1636.
En peu de iours ie m'en retourne à Chiavenne, où ma femme12 est malade.
In dorso schreef Grotius: 2 Nov. 1636 Marini.
Boven aan de brief: Rec. de 20 nov.