Monsieur,
Monsieur de Buade,2 escuyer de son Altesse de Longueville, s'en allant en France, m'ayant offert de vous faire tenir de mes lettres, je n'ay pas voulu manquer de vous escrire ce peu de mots, quand ce ne seroit que pour vous asseurer que depuis celle que l'autre jour je vous escrivis d'Hildesheim,3 il ne s'est passé rien de remarquable en nos quartiers, si non que nostre armée s'en est revenu camper devant Wolffenbuttel de peur que les ennemis, nonobstant le désavantage qu'ils eurent au dernier combat, ne trouvassent quelque chemin pour nous devancer afin de secourir ladite place, que l'on croit estre assez pressée.
Mons.r de Longueville faict revenir tout son train en France, ce qui nous faict perdre l'espérance que nous avions de le revoir en ce pay' icy avec un renfort de François.
Tout maintenant il nous vient des nouvelles, que Picolomini se prépare pour aller joindre Hatsfeld,4 qui est du costé du Weser et qu'estant joincts il[s] viendront faire quelque effort icy, à quoy ils auront de la peine à réussir, veu le bon poste que nous y avons.
N'y ayant plus rien qui mérite de vous estre mandé, je achèveray celle-cy en priant Dieu, Mons.r, de vous conserver en santé.
Vostre très-obéissant fils
D. de Groot mp.
Au camp de Wolffenbuttel, ce 12 d'Aoust n.st. 1641.
Je vous prie d'envoyer l'enclose à Nismes par la première commodité qui s'en présentera. Elle vient d'un capitaine de nostre régiment qui se nomme M.r de Cappion5 et à qui j'ay des grandes obligations. Si d'avanture on vous envoye de lettres qui s'addressent à luy, vous m'obligerez de me les envoyer, quand il vous plaira m'escrire.
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Mandez-moy, s'il vous plaist, si on vous a paié le légat que m'a laissé son Altesse de Vimar,6 d'aultant que l'autre jour M.rs de Guébriant et de Choisy7 me tesmoignèrent de m'y vouloir servir, en cas qu'on n(e) (m)e paye lad. somme.
Bovenaan de brief schreef Grotius: Rec. 10 Sept. 1641.
En in dorso: 12 Aug. 1641 D. de Groot.