Mons.r,
Tout le monde se réjouit également de la prinse de Bépeaulme, laquelle on nous asseure par les dernières lettres de France, comme en récompense on est marry du secours qui est entré dans Terragone par la faulte - comme on rapporte - de l'archevesque de Bourdeaux,2 comme aussy de veoir que le prince d'Orange pert une si belle occasion pour entreprendre quelque chose de grand, qui pourroit donner de l'air à ceux d'Aire, de qui on juge la perte estre du tout inévitable.
Nous avons nouvelles que Hatzfeld3 a assiégé Coesfeld et je croy que c'e[s]t pour cet effect qu'on a fait partir à ce matin les troupes Hessiennes, accompagnées de quelque cavallerie Suédoise et Vimarienne soubs la conduite de Mons.r Taupadel.4
Picolomini se tient tousjours dans son camp de Groenau à quatre heures de nous, pendant que les troupes de Luneburg se sont déjà retirées et entrées en guarnison.
On sollicite incessament madame la duchesse de Luneburg5 de fournir deux mil chevaux pour remonter autant de cavalliers, et faire un effort de chasser les ennemis, mais elle est si froide, que difficilement on [pourra] les faire sortir d'icy par ce moyen.
Je suis, Mons.r,
vostre très-obéissant fils
D. de Groot.
Au camp de Sarstede, ce 8me Oct. n. st. 1641.
Adres: A Mons.r Mons.r Grotius, ambassadeur de la royne et couronne de Suède, à Paris.
Bovenaan de brief schreef Grotius: Rec. 30 Oct.
En in dorso: 8 Oct. 1641 D. de Groot.