Monsieur,
J'ay receu vostre lettre du dernier Juing. Monsieur le marescal Horn2 est parti d'Amsterdam vers Hambourg, là où j'espere que son Excellence disposera monsieur Salvius en vostre faveur.3
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Nous verrons ce que don Melos,4 estant revenu d'en bas vers cette frontiere, voudra attenter. Le roy estant à present à Fontainebleau renforcera les comtes d'Harcourt et de Guiche par le ban des nouvelles levées et quelques regiments de ses guardes.
Madame de Boullon pretend bien guarder Sedan. On a commancé à examiner monsieur le Grand, de Thou et Chavagnac. On crie fort contre eux. Ils disent n'avoir rien faict sans commandement. On croit que le chancelier va à Lions pour faire venir là tant le duc de Bouillon que les autres. Toute la cour et le royaume est plein de desfiance.
Les broulleries en Angleterre durent encore comme aussy la guerre en Irlande. Les affaires de Suede vont fort bien, jusques asteure,5 au pays de Silesie et Moravie, où ils ont pris encore quelques villes aprèz Olmitz et font grand butin, et attendent renfort de dix mille hommes de Suede. Il y a de bruicts, mais peu certains, de remuements de paysans d'Austrice et de Ragosky.
Je demeure, monsieur,
le vostre.
Le 29 Juillet 1642.
Bovenaan de copie staat: Monsieur Marini.