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    6008. [1642 december 20]. Aan J. de Wicquefort.1

    Je suis tout à faict de vostre advis que le mareschal Torstenson ne sçauroit mieux faire que de se rendre maistre de Leipsich2 sans faire soigner les blessés et mesler tellement les nouveaux soldats avec les vieux que ceux-là ne puissent faire du mal. Si monsieur de Guebrian s'y joinct, l'armée sera belle.3 Je vous escris ce que j'ay faict auprès du roy et de ses ministres pour renforcer l'infanterie du mareschal de Guebrian et ne doubte point de l'effect. Le duc de Baviere tentera de nouveau d'avoir la France en sa faveur.4

    La reyne d'Angleterre ne sçauroit prendre meillieur conseil que de venir en France, où sa Majesté trouvera des amis.5 Je ne crois pas que le parlement d'Angleterre veuille recevoir aucune entremise des puissances estrangeres, si ce n'est que l'argent leur manque, et seray bien aise d'apprendre l'issu de la sollicitation des desputez de l'electeur de Coulogne.6 La France croit estre assez puissante pour faire que les Provinces-Unies du Pais-Bas continuent la guerre quand mesme les Suedois en sortiroient, et tant plus pour ce qu'en cela elle se croit appuyée de monsieur le prince d'Orange.

    L'histoire faicte par monsieur Hoofd n'est pas bien receue;7 la mienne si un jour elle vient en lumière le sera encore moins. Je ne fais poinct d'estat de la pouvoir faire imprimer ou en France ou en Hollande.8

    Nous n'avons poinct de changement notable9 icy depuis la mort de monsieur le cardinal, sinon qu'il semble que les princes du sang à la cour precederont les cardinaux. Pour le reste, le roy ne veult pas que l'on croye qu'il ayt esté forcé par le cardinal et pourtant n'a pas voulu donner audiance à madame de Vendosme et a faict defence de laisser entrer au royaume et aux villes les relegués. Treville, Barada, Saint-Simon10 n'ont pas veu encore le roy. A monsieur le frere du roy on faict esperer quelque addoucissement, s'il se gouverne bien. Madame de Lansac demande sa demission n'estant pas trop bien avec la reyne, à qui le roy a donné le

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    diamant qu'il avoit eu du cardinal disant qu'il venoit du plus grand ennemy qu'elle avoit eu. Le roy va au Conseil et cela va bien, mais qu'il dure. Les querelles sont grandes entre le mareschal de Bressé et madame d'Esguillon, et ledict mareschal recherche l'adjonction de monsieur le prince, promettant de faire cesser à cause de la minorité la renuntiation que sa fille la duchesse d'Anguien a faict touchant la succession.

    Entre les memoires que le roy a laissés au cardinal [sic], on dict qu'il y en a sur les causes de la punition et esloignement de plusieurs, sur celles de la guerre contre la maison d'Austriche, sur les moyens de la continuer ou de faire la paix, sur la reunion de l'eglise.

    Monsieur d'Erlach est revenu à Brisac n'ayant rien peu faire contre Dutlingen à cause de l'opposition de Mercy. On croid le roy d'Espagne revenu à Madrid. Il y a des bruicts incertains qui disent que les Espagnols sont chassez de Tortosa et sont revenus au siege de Lerida et qu'au Piedmont les François assiegent Seraville. Les soldats du Lutsenburg ont pillé quelques villages de la France.

    Il y a querelles entre messieurs de Harcourt et de La Millerai.

    Je suis, monsieur,

    vostre tres humble serviteur.

    Bovenaan de copie staat: M. Vicquefort.

    Notes



    1 - Kladafschrift in copieboek Den Haag, ARA, Eerste afd., coll. Hugo de Groot, aanw. 1911 XXIII no. 3, p. 120.
    2 - De Leipziger garnizoenscommandanten Joachim von Schleinitz en Christoph Trandorf zagen spoedig in dat hun situatie hopeloos was. Op 6 december gaven zij zich over aan de Zweedse opperbevelhebber Lennart Torstensson.
    3 - Van Zweedse zijde werd aangedrongen op een opmars van het Frans-Weimarse leger in de richting van de Opperpalts en Frankenland; vgl. no. 5991.
    4 - Wederom werden berichten over een Frans-Beierse toenadering opgevangen (Doc. Boh. VI, p. 448 no. 1371, en Foerster, Kurfürst Ferdinand von Köln, p. 222).
    5 - In de Republiek begon koningin Henriëtte Maria haar politieke krediet te verliezen. Zelfs degenen die haar steeds in bescherming hadden genomen, begonnen over te hellen naar een genuanceerder oordeel over de Engelse tweedracht.
    6 - In oktober waren Wilhelm Salentin Ketzgen von Gerritshoven en Dr. Lambert Nothen door de keurvorst-aartsbisschop van Keulen naar de Republiek gezonden om in Den Haag te spreken over een verdrag waarbij alle betrokkenen zich zouden verplichten tot het terugtrekken van hun troepen uit het gebied tussen de grens van de Republiek en de Weser (de Westfaalse Kreits). Uiteindelijk stuitten de plannen af op het veto van de nieuwe Franse bewindsman Jules Mazarin (Foerster, o.c., p. 218-223).
    7 - Joachim de Wicquefort hielp zijn ‘neef’ Pieter Cornelisz. Hooft bij de uitreiking en de verzending van de presentexemplaren van diens nieuwste werk. Nog voordat hij zijn exemplaar van de Neederlandsche Histooriën mocht ontvangen (januari 1643), meende Grotius al: ‘De Hoofdii historia credo sermonis duritiem non omnibus placituram’; vgl. no. 5303 (dl. XII), en Briefw. P.C. Hooft III, p. 447 no. 1127 en p. 476 no. 1143.
    8 - Grotius' Annales et historiae de rebus Belgicis, Amsterdam 1657 (BG no. 741).
    9 - Onderstaande berichten komen ook voor in Grotius' nieuwsbrief aan [P. Spiring Silvercrona] dd. 20 december 1642 (no. 6007).
    10 - De op last van Richelieu ontslagen koninklijke gunstelingen Armand-Jean de Peyre, graaf van Troisvilles (Tréville), François de Baradat (Barradas) en Claude de Rouvroy, hertog van Saint-Simon (Tallemant des Réaux I, p. 339-342).