Monsieur,
J'ay receu la vostre du 15 Iunii, pour satisfaire à laquelle je vous donne advis que la lettre de change pour le secours d'argent que la France donne à la Suede2 est passée à Hambourg, tellement que j'espere que monsieur Salvius aura de vous le soing qu'il faut.3 Le cardinal mourant a laissé au roy le palais qu'il avoit basti et quinze cent mille livres,4 mais avoit pris peu avant sa mort sur ses billets plus que trente millions,5 lesquels on ne sçait pas où ils sont allez, et on vit icy de ce qui sera receu à l'année qui viendra.
Le siege de Thionville6 va assez bien. Les ambassadeurs pour la paix partent à la fin de ce mois. On croit icy que le pape s'accommodera, voyant que presque toute l'Italie se joint contre luy. Nous sommes en exspectation des progres que feront le marescal de Guebrian, le prince Thomas et le marescal de La Motte-Odincourt, et si le marescal Torstenson de la Moravie passera en Austriche. Le prince d'Orange, n'ayant peu entrer dans le pays de Hulst, tentera ailleurs sa fortune.7 Les Escossois menacent de vouloir venir avecq vingt mille hommes pour secourir les parlementaires d'Angleterre. Le roy de Danemarq, s'estant accommodé avecq la ville d'Hambourg, licentie une partie de ses trouppes.
Je demeure, monsieur,
le vostre.
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Le 12 [sic] de Juillet.
Bovenaan de copie staat: M. Marini.