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    6099. [1643] februari 21. Aan J. de Wicquefort.1

    Monsieur,

    On nous escrit que les debordements des rivieres2 ont fait beaucoup de mal dans l'Italie, où le pape devient de jour en jour plus fort, ceux de Venise et le grand-duc se tenans bien armez et bien reguardants ce qui se passe sans se joindre au duc de Parme, lequel sans autre support que de Modene ne peut pas subsister longtemps. Les Espagnols sont advancez de bonne heure pour presser Tortona, et le roy a renforcé ses trouppes qui sont en ces quartiers, de 1200 chevaux et cinq regiments de pied.

    En Espagne le comte-duc d'Olivares est esloigné des affaires, le roy d'Espagne ne l'ayant pas precipité, mais donné du temps pour pourvoir à ses affaires et se retirer. Il est vray qu'il a esté assez malheureux et principalement en ce que les Portugais et les Catalans l'accusent comme la principale cause de leurs mescontentements, parce qu'il a voulu gouverner les autres peuples, ce disent-ils, comme s'ils eussent esté conquis par la Castille. Mais tout le monde lui donne le tesmoignage qu'il a eu les mains nettes et esté eloigné de l'avarice, tellement que plusieurs doubtent si cette disgrace vient du fond du coeur du roy d'Espagne ou si c'est un conseil pris de la necessité du temps present pour eviter

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    autres revoltes, desquels le cardinal de Richelieu avant sa mort avoit jetté des grandes semences, outre celles que le naturel des peuples peut produire. La France a trouvé bon de prendre nouveau serment de chacun des Catalans à cause des conspirations frequentes qui s'y trouvent.3

    Le duc Charles ayant mis La Motte hors de danger est allé avec ses trouppes pour se joindre aux Bavarois, où il commandera à toutes les trouppes de la ligue, et n'y est venu sans avoir conditionné qu'on ne fera point de paix sans y comprendre ses interests. L'ennemy estant paru devant Arrhas, le mareschal de Guiche y est envoyé et a renforcé la guarnison jusqu'à six mille hommes. Gassion avecq deux mille à pied et presque autant de chevaux bat la campagne frontiere. J'ay grand-peur que le trop grand mesnage au faict de la guerre ne nuise aux affaires de la France de cette année, à quoy s'adjoustant que les divisions de la cour et la santé du roy peu ferme donnent à penser aux alliez.

    Nous ne pouvons aussi que nous attrister, voyant les coeurs des Anglois endurcis dans leurs maux, peu d'apparence d'accommodement, tout plein de desfiance à cause de conspirations et trahisons, auxquelles chacun se licentie croyant sa cause estre la meilleure. Et puisque le roy de la Bretagne est forcé de se servir des catholiques romains, il faudra bien qu'il connive à leurs exercices, ce qui ne se peut faire sans offenser plusieurs protestans. Outre cela est grandement à craindre que les Escossois ne [se] joingnent aux parlamentaires anglois par zele de religion et pour affermir telle liberté qu'ils desirent. On nous dict que le comte de Licestre4 n'ose passer en Irlande. Je prie le bon Dieu qu'il veuille inspirer au roy et à la reine des conseils salutaires pour eviter des maux qui selon les exemples que nous avons veus ailleurs, pourroient estre de longue durée.

    Les electeurs et princes de l'Empire, s'i[ls] desirent la protection de la France, en donnant des seuretez seron[t] receus; point de neutralité autrement.5

    On nous dit icy qu'en Angola les Hollandois assistez du roy de Congo ont esté battus par les Portugais. Que toutes les villes d'Irlande se rendent au party des catholiques romains. Que Tortona estant assiegé par les Espagnols ne se pourra pas longtemps defendre, mais bien la citadelle. Que les François en Catalogne assiegent Taragona et ont surpris un convoy qui y alloit. Les estats de la Bretagne françoise ont donné au roy trois millions. Le duc d'Anguien, accompagné de Hallier, Giesvres et Gassion, aura une armée en Picardie et Millerai en Bourgogne. Le prince de Morgues a esté receu au parlament de Paris comme duc du Valentinois et pair de France. On croit que l'armée bavaroise s'est retirée vers le Danube, ce qu'on croit estre la suitte de la negotiation secrete faite en France.

    Monsieur, je suis

    le vostre.

    Den 21 Februari.

    Bovenaan de copie staat: A monsieur Vicquefort.

    Notes



    1 - Kladafschrift in copieboek Den Haag, ARA, Eerste afd., coll. Hugo de Groot, aanw. 1911 XXIII no. 4, p. 16.
    2 - Onderstaande berichten komen ook voor in Grotius' brieven dd. 21 februari (nos. 6097 en 6098).
    3 - De nieuwe Franse onderkoning in Catalonië, Philippe, graaf van La Mothe-Houdancourt, verlangde van zijn onderdanen dat zij op 26 januari te Barcelona bijeen zouden komen voor het afleggen van een eed van trouw aan koning Lodewijk XIII (Sanabre, La acción de Francia en Cataluña, p. 273-274).
    4 - Robert Sidney (1595-1677), graaf van Leicester, was in juni 1641 door de koning aangewezen om in Ierland de plaats in te nemen van de terechtgestelde gouverneur Thomas Wentworth, graaf van Strafford. Nog voor zijn ambtsaanvaarding viel hij in koninklijke ongenade. Thans wachtte hij op nieuwe instructies (DNB LII, p. 237-239, en CSP Ven. 1642-1643, p. 238).
    5 - Op de zojuist in Frankfort hervatte ‘Deputationstag’ pleitte alleen de vertegenwoordiger van de Bourgondische Kreits voor de voortzetting van de oorlog (Urk. u. Act. I, p. 793-799, en Dickmann, Der Westfälische Frieden, p. 113-117).
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