601
Monsieur,
Je vous suis fort obligé à cause du recit fort particulier des choses qui [se] sont passées soubs vostre conduitte. J'avois preveu et predict ce qui devoit arriver, si de bonne heure on ne vous renforçast de bonnes trouppes. Si promtement on eut accompli ce que sur mes remonstrances on me fit esperer, on tiendroit astheure des bonnes villes et places delà le Rhin et on ne seroit point à charge aux amis. Ces occasions estans perdues j'ay renouvellé mes instances et n'ayant peu voir la reine-regente à cause de son indisposition, me suis addressé à monsieur le duc d'Orleans et à monsieur le prince et à monsieur le duc d'Anguien.2 Touts me promettent un grand renfort de vostre armée et ordre et moyens pour agir delà le Rhin. De quoy la prosperité que Dieu a tousjours donnée aux armes de la France et vostre sage conduicte et courage font esperer de tres grans succes, lesquels pourront mener ceux qui jusqu'à cette heure n'ont desiré la paix, à la rechercher à des conditions honnorables et avantageuses au roy et à ses alliés. Ce que je souhaitte, monsieur, tant pour le bien general que pour vostre plus grande gloire et contentement, comme
vostre tres humble serviteur.
Bovenaan de copie staat: Au marescal de Guebrian.