Monsieur,
La vostre du 23 de Décembre m'estant rendue le 17 de ce mois et de cette année, je n'ay pas d'envoyer incontinent celle de monsieur Marini2 à monseigneur le grand chancelier3. Nous sommes en attente de ce passage du Mont Gotthard. Cependant ne sçavons pas bien l'estat des affaires de l'Elsace les lettres ne venants pas iusqu'à nos mains, mais on est en peine pour Colmar.
Les ambassadeurs de France4 ont veu en particulier le prince palatin5 à Londres à cause de l'électorat laquelle qualité les François iusqu'asteure font difficulté de donner au dit prince.
Grana6 avec quelques gens est allé vers la Westfalie. On travaille de la part
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de Suède aussi bien que de la France et de l'Hollande pour retenir monsieur le landgrave7 dans la confédération et non seulement par des paroles mais aussi par des bons effects.De la diète de Warsouie nous attendons la ratification de la tresve avec Suède8 et l'approbation du desseing du mariage du roy9. Les armées Suédoise et Saxonne sont au pays de Mecklenbourg et luy des ducs desdits pays fait de nouvelles propositions pour la paix, laquelle tous ceux qui ont quelque pitié de la pauvre Allemagne désirent, mais tant que faire se peut générale bonne et honneste. Dieu la donne telle, monsieur, et vous conserve en bonne santé.
Vostre serviteur trés humble.
A Paris, le 22 jan. 1636 nouv. styl.