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    1964B. [1635]. Van [L. le Bouthillier de Chavigny].1

    Après les offres que le roy tres chrestien a fait faire precisement à la serenissime royne de Suede de tout ce qui depend de luy pour la manutention de leur bien commun par la fidelle observation de l'alliance contractée entre leurs Majestés,2 il luy veult encore tesmoigner son affection par une reciproque ouverture des moiens plus convenables pour parvenir à une seure paix, où leurs interestz soyent compris.

    Pour cet effet sa Majesté tres chrestienne auroit bien aggreable d'en sçavoir les sentimens de messieurs les regens affin que, s'il se tient une assemblée sur le subjet de la paix, ses ambassadeurs soient mieux instruitz et preparez pour les apuyer, estant tres necessaire qu'en ladite assemblée les ambassadeurs de France et de Suede conviennent à une mesme fin par des moyens bien concertés entre eux.

    Et parce que mesdits sieurs les regens de ce royaume desirent sçavoir quelles sont les pensées du roy sur cette affaire, les voicy en trois mots ou au moins en trois articles, que sa Majesté estime essentielz, le deffault de l'un desquelz apporte un extreme peril.

    L'un est de ne point traitter et beaucoup moins de ne point conclure la paix que conjointement, en sorte que les justes interests de tous ceux qui y ont party soient reglés et decidés.

    En second lieu il fault que tous les interessez et mesme les mediateurs demeurent garends respectivement les uns vers les aultres des choses promises en ladite paix vingt ans après qu'elle sera conclue avec pouvoir de prolonger ce terme.

    Et pour dernier point, que l'empereur donne assurance par toutes les meilleures manieres de ne point donner ulle authorité dans les conseils aux Espagnolz; que les Allemangs, les roys et les princes voisins aient subjet de prendre le soupçon qu'ilz en ont eu jusqu'à present. Et que pour cet effet sa Majesté imperiale n'emploira point les forces de l'Empire ny son authorité directement ou indirectement contre lesditz Allemans et princes voisins qu'avec le commun contentement des ellecteurs pour les raisons et selon les formes portées par les constitutions de l'Empire.

    Et affin d'oster toute occasion d'aller au contraire il convient que ladite paix soit generale, comprenant ce qui est dit cy-dessus de la decision de tous les interestz tant des princes d'Allemagne que de leurs voisins interessez en cette guerre à l'esgard de l'empereur et les autres princes de la maison d'Autriche pour ne donner lieu à rejetter l'Allemag-

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    ne dans de nouveaux troubles tant à l'esgard des princes de l'Empire que de leurditz voisins.

    Si messieurs les regens trouvent ces trois points raisonnables ou qu'il[s] jugent à propos d'y changer ou adjouster quelque chose, le roy tres chrestien fera tousjours grand estat de leurs advis et appuira fortement les interestz de la couronne de Suede.

    Bovenaan de copie staat in een onbekende hand: 1635.

    Notes



    1 - Hs. Stockholm, RA, Gallica 550, Förhandlingar mellan Sverige och Frankrike 1633-1659, copie. De datering, op grond van de dorsale notitie, is onzeker. Wellicht is deze nota Grotius ter hand gesteld in het eerste jaar van zijn ambassade. Léon le Bouthillier, graaf van Chavigny en Buzançais, was van 1632 tot 1643 staatssecretaris van buitenlandse zaken. In maart 1635 berichtte Grotius aan Axel Oxenstierna (nos. 1994 en 2012 (dl. V)) dat vader Claude le Bouthillier voor zijn zoon het staatssecretariaat van buitenlandse zaken waarnam.
    2 - Misschien wordt hier gedoeld op de Conventie van Compiègne (18/28 april 1635). Op 9 mei 1635 zou Frankrijk Spanje de oorlog verklaren.