Monsieur,
Ayant respondu il y a deux iours2 à la vostre très aggréable du 16 d' 8bre3 ie ne rediray plus la mesme chose, mais en vous envoyant la lettre du sieur Camerarius4 ouverte dont vous apprendrez5 l'estat de nos affaires icy, ie vous supplieray pour la bonne addresse d'icelle en la fermant. Si ie ne sçavois d'estre en vostre bonne grâce qui vous fait aggréer ma correspondance, ie ne vous chargerois si souvent avec mes lettres, c'est pourquoy vous en attribuerez6 la cause à la confiance singulière que i'ay en vous.
Nous attendons avec désir par où tâcheront passer les impériaux7, qui dereschef s'assemblent auprès de Lindau pour attaquer Steig ou bien passer par la Suisse en Italie, où arrivant ils nous donneront bien à faire du costé de Morbegno, ne pouvant supporter la Voltoline entre les mains des François, lesquels i'espère qu'en recevant du renfort de la France, ils seront suffisans à leur faire la teste moyennant que Créqui8 retournant dans le milanois qu'à présent il a abandonné s'estant retiré du siège de Valence dans le Monferrat.
Dieu nous veuille assister tous, à la sauvegarde duquel ie vous recommande9 et suis de coeur, monsieur,
vostre très humble serviteur
Marini.
De Chiavenne, ce 8/18 de 9bre 1635.
Sub dato 16/6 9bris ie vous ay envoyé deux lettres10, l'une de Constantinople de monsieur Haga11, l'autre de moy pour monseigneur le gran chancelier dont ie désire avoir un récépissé.
Adres: A Monsieur Monsieur Grotius etc.
In dorso schreef Grotius: 8/18 Nov. 1635. Marini.