Monsieur,
J'ay faict response à toutes les vostres et ay envoyé les lettres par la voye de Genève. Par ma dernière escrite il y a huict iours2 ie vous ay donné les advis qu'avons de l'Allemagne et du Pays-Bas avec ce qui se passoit icy en France.
Depuis i'ay receu deux des vostres, l'une escrite à Chiavenne, le 8/18 de Novembre3, l'autre à Morbegno le 16 decemb.4. Et n'ay pas manqué d'envoyer la lettre de monsieur l'ambassadeur Haga5 et la vostre à monsieur le grand chancelier6, et depuis la vostre au fils de monsieur l'ambassadeur Camerarius7.
Depuis nous n'avons nul changement aux affaires sinon que ledit monseigneur le grand chancelier est encore à Stralsundt pour mieux pourvoir aux affaires de la Poméranie. Cependant on parle partout de la paix, mais on n'est pas encore
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d'accord du lieu, et moins des conditions qu'un chacun voudra faire à son appetit. Les apprests de la guerre ne sont pas petits et croit-on que le duc Bernard de Weymar8 viendra icy si quelque chose impourveue ne le tiene.Nous attendrons icy les nouvelles des gens qui veulent passer par le pays des Suisses et le dégât des affaires de l'Italie.
Je vous prie en outre de croire, monsieur, que ie vous souhaitte toutes prospéritez pour cette année et pour celles à advenir, et pour moy la félicité de vous pouvoir tesmoigner par des effets que ie suis et continueray d'estre
Vostre serviteur très humble.
Le 8 de l'an 1636, nouveau style.