Monsieur,
Par l'ordinaire passé2 i'ay respondu à vos deux du 1 et 14 de Juillet3. Du depuis il n'est rien passé digne de vostre cognoissance, c'est pourquoy celle-cy ne sera que pour accompagner les encloses à mon.r le gran chancelier4 et les sieurs Strasburg5 et Muller6.
La peste nous tourmente icy et emporte beaucoup de soldats qui oultre cela meurent des misères.
Il est certain que mon.r de Savoy7 s'est retiré au delà du Tesin, dont ie ne puis assez m'esmerveiller et admirer le bonheur des Espagnols.
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On publicque c'est par la mésintelligence qui est entre luy et mon.r de Créquy8 qui ne se peut accorder avec luy. Les Grisons tiendrons bientost un assemblée à Posclave9 pour finir les traittez avec la France du succez de laquelle i'espère fort peu pour le gran désadvantage que les Grisons en tireront.
Je demeure passionement, monsieur,
Vostre serviteur très obéissant
Marini.
De Chiavennes, ce 1/11 d'Aoust 1636.
Mon.r le chancelier m'ayant commandé de me fermer encor icy sans m'envoyer aucun argent ie vous supplie d'intercéder pour moy afin qu'on m'en pourvoy au plustost.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 27 Aug. n. st.
In dorso: den 11 Aug. 1636 Marini.