2793. 1636 oktober 14. Aan Ch. Marini1.

Monsieur,

Par la suitte de voz lettres ie ne croy pas que m'en manque aucune. J'ay respondu à trois et envoyé la pluspart par les gens de M.r le duc de Rohan2 qui sont

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Nous avons veu icy Le Capitaine perfaict6, digne oeuvre d'un capitaine si perfaict comme M.r le duc de Rohan. Il dict des belles choses et en faict des plus belles. Tous les gens de bien sont marri de ce qu'il n'est pas mieux servy des choses qui dépendent d'autres afin de pouvoir agir selon ses qualités très éminentes. Mais comme il a bien remarqué, c'est la sort trop fréquente de ceux qui commendent estants commandés. Il fault faire ce qu'on peut et remettre le reste à la providence divine se consolant du tesmoignage de la bonne conscience et espérant les iugemens équitables de la postérité.

La résolution qui avoit esté prinse par le roy7 à Amiens de faire entrer M.r le comte8 dans les Pays-Bas a esté changée par des meilleurs advis de ceux qui considéroient le mal qui pouvoit arriver de faulte des vivres. Aussy la mortalité se met dans les armées laquelle, comme on croit, sera cause que le roy sera bientost icy.

Nous attendons des nouvelles de ce que fait le prince d'Orange9 qui nous ont esté retenues quelques sepmaines par le vent contraires et par mesme moyen aussy celles de noz armées Suédoises victorieuses comme disent les lettres qui font le tour d'Allemagne, ayant batus huict régimens d'ennemis.

Près de Dourlans les François ont receu quelque escheu, le quartier du baron Degevelt10 ayant esté enlevé par les Espagnols. En Bourgogne le duc de Weimar11 se défend bien et attend de l'argent d'icy.

Je suivray aux lettres que ie vous envoyeray l'addresse que me donnez et demeureray, monsieur,

vostre serviteur très humble.

A Paris, le 14e d'oct. 1636 n. st.