Monsieur,
La nouvelle de la victoire du général Banier2 qu'il vous a pleu m'envoyer par la vostre du 18/28 d'8bre3 ie l'ay eue en mesme temps d'Allemagne, et m'en suis resioui avec tous les bons amys grandement pour la conséqueance que ceste bataille portera partout aux adhérans du roy4, qui en suite d'icelle a rappellé le cardinal de Lyon5 qui s'en alloit de Coire à Coulogne pour le traitté de la paix, qui à mon advis n'aura point son effect jusques à ce qu'on aye le revanche de l'invasion de la France.
Il a aussy ratifié la capatulation de Chiavenne6, laquelle les Grisons ayant par cy-devant acceptée i'espère qu'en peu de temps tout sera bien accomodé, l'argent estant aussy par chemin pour le payement des officiers Grisons.
Dieu veulle que de mesme en Italie les affaires du roy puissent reprendre meilleur plis, en secourrant le duc de Parme7 par la prise de Coarso réduit à l'extrémité. Et si l'ennemy vuide de la France il y a apparance qu'on voudra embrasser le secours de Piacence avec tout effort. Le cardinal de Savoye8 ayant pris la protection d'Allemagne et renoncé à celle de France s'est fait partisan des Espagnols qui jusques à présent sont invincibles en Italie.
L'Eternel rabaisse leur orgeuil et conserve nostre party en bonne prospérité.
Je demeure, monsieur,
Vostre serviteur très humble
Marini.
De Coire, ce 23 de 9bre/3 de Xbre 1636.
In dorso schreef Grotius: 3 Dec. n.st. 1636 Marin.
Boven aan de brief: rec. 16 dec.