Monsieur,
J'ay receu vos lettres du 24 et 31 de Juillet. Monsieur le baron Spar2 est [à] Paris, monsieur le marescal Horn party d'Hambourg.3
Nous attendons la prise de Perpignan4 et ne sçavons pas bien ce que veut faire don Melos.
Le roy a escrit une lettre aux parlements, par laquelle il parle fort au desadventage du duc de Boullon et sieur Cinq-Mars, de Chavagnac et du frere de sa Majesté sans nommer monsieur de Thou. Mais il a desiré que le duc de Beaufordt, fils du duc de Vandosme, le vint voir pour luy dire quel propos monsieur de Thou avoit tenu avecq luy, passant par de chez luy, sur quoy le duc de Beaufort s'est excusé sur une maladie, asseurant le roy que la visite que luy a faicte monsieur de Thou n'a esté de civilité, sans parler ny de Cinq-Marc ny d'aucun affaire qui peut tendre à aucun disservice du roy ou de l'Estat. Le chancelier et quelques autres du Conseil d'Estat sont allez à Lion, où ils attenderont les premiers presidents et quelques conseillers des parlemants d'Aix, Toulouse, G[r]enoble, pour juger l'affaire des prisonniers susdicts.
J'ay faict au roy les condoleances à cause de la mort de sa mere, et de congratulations à cause de victoires obtenues par messieurs de Guebrian et de Motte-Odincourt. J'ay trouvé sa Majesté assez maigre, pas toutesfois si mal disposez comme on avoit dict. Le cardinal tient encore sa chambre et la pluspart du temps le lict.
Je demeure, monsieur,
le vostre.
18 Augusti 1642.
Bovenaan de copie staat: Monsieur Marini.