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Monsieur,
J'ay receu les vostres du 12 et du 19 d'Octobre. Il me semble que les forces de la Republique de Venise et du grand-duc ne sont pas moindres que celle des Barbarins2 et pourtant que la guerre pourroit bien durer en Italie, les roys qui se souloient entremettre n'ayant pas grande auctorité pour y procurer la paix tandis qu'eux-mesmes sont en guerre.
Les conseils icy vont bien pour les alliez3 et [on] se rejouit en des progres de Torsenson et Coningsmarc, Eulemberg estant pris4 et Cracau chassé de la Pomeranie. La maison de Brunswic demande la neutralité à la Suede.5
Ceux qui viennent de Suede6 nous rapportent la santé de la reine et de nos seigneurs les regens, et les nopces du marescal Horn avecq une Bielke.
On minute icy quatorze edicts pour trouver de l'argent. Les soldats sont en leurs quartiers exceptez ceux qui sont avecq le marescal de Guebrian, de qui vous aurés plutost les nouvelles que nous. Le comte de Harcourt va en Londres avecq quelques articles que le roy d'Angleterre lui a donnés pour la paix. Les ambassadeurs de France pour la paix generale sont en Hollande et traisnent l'affaire tant qu'ils peuvent. Monsieur le prince d'Orange semble desirer la continuation de la guerre.7
Monsieur, je suis
le vostre.
XVII Novembris 1643.
Bovenaan de copie staat: A monsieur Marini.