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[Monsieur,]
J'ai receu la vostre sans date mais que je croi avoir esté escrite environ le 8 Novembre. Icy la nouvelle va s'augmentant du mal receu par les Françoys2 en ces quartiers d'en haut. Mais on espere d'empescher la plus grande suitte par les gens et argent qu'on envoye soubs le viscomte de Turaine. Cependant les dissensions de la cour,3 qui ont commencé à paroistre avant l'emprisonnement du duc de Beaufort,4 ne cessent point, mais ont produict un duel entre monsieur de Coligni, fils du marescal de Chastillon, qui a esté l'appellant, et le duc de Guise,5 chacun assisté d'un second.6 Le lieu du combat a esté la Place Royale et monsieur de Coligni est tombé deux fois; la seconde fois le duc de Guise lui a esté sur l'espé et l'a frappé avecq le plat. La reyne a commendé à toute quatre de se retirer de la cour.
On croist que Monson s'est rendu ou se doibt rendre bientost et qu'il y a en Catalogne de nouvelles revoltes contre les François. Monsieur Gorin, ambassadeur extraordinaire du roy de la Grand-Bretaigne, n'a pas faict encore son entrée. Les affaires de ce roy ne vont pas mal et on croit que sa Majesté aura bientost Plimuth. La maison du comte d'Harcourt à Londres a esté volée.7
Je demeure
le vostre.
15 Decembre.
Bovenaan de copie staat: A monsieur Marini.