Monsieur,
J'ay receu vos lettres du 9 et du 16 Febvrier. La disposition du roy2 n'est pas si bonne comme nous la voudrions, mais nous esperons que le beau printemps la remettra. Cependant on se prepare de part et d'autre pour se mettre en campagne, tant sur la frontiere du Pais-Bas que sur celle de la Bourgogne, et ne laisse-t-on pas d'envoyer des trouppes et de l'argent vers l'Italie et l'Espagne.
Nous attendons les nouvelles de la prise de Friberg et du progres des nostres.
En Espagne il semble que la cour se dispose plus aux choses raisonnables qui servent à la paix que soubs la conduite du comte-duc, car les passeports du roy d'Espagne pour les Provinces-Unies du Pays-Bas sont venus tels qu'on les peut desirer.
Les affaires du roy d'Angleterre prosperent et le peuple tant de Londres que des autres villes sont lassez de guerre civile tellement qu'il y a eu de deputez qui traittent d'un accommodement, lequel seroit à desirer si on pouvoit [susciter] les affections des uns et des autres pour le bien commun et de la maison palatine;3 ce que je souhaitte de tout mon coeur, et suis, monsieur,
vostre serviteur.
A Paris, le 17 Mars 1643.
Bovenaan de copie staat: M. Marini.