Monsieur,
J'ay receu la vostre du 21 de Septembre, addressé vos pacquets et escrit fort serieusement à monsieur le baron ambassadeur extraordinaire2 [sic], afin qu'[il] veuille pourvoir à vos necessités pressantes.
Icy tout demeure en mesme estat.3 La reyne me promet de faire partir monsieur Servien; car monsieur d'Avaux est parti. Le comte d'Harcourt est venu en Angleterre et sera bien receu par le parlement, passant par Londres. Mais il y a eu un mauvais incident; c'est que monsieur de Montaigue,4 qui estoit condemné par le parlement [et] s'estoit retiré en France, esperant de pouvoir seurement aller vers le roy d'Angleterre en la suitte de l'ambassadeur de France a esté retenu par les parlamentaires. Il semble qu'icy on le veuille dissimuler pour ne s'aheurter à l'entrée de la negotiation.
On m'asseure aussi que l'armée qui est en Alsace passera le Rin. Les remuemens en Rouargue continuent. La Motte d'Odincourt est revenu à Barcelone et s'y repose. Nos
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ambassadeurs sont encore à Minde et ne passeront à Osnabrug que premierement ceux de la France ne soyent à Munster,5 où ceux-cy auront auparavant à traicter avecq les Provinces-Unies.Je demeure, monsieur,
vostre tres humble serviteur.
20 Octobre 1643.
Bovenaan de copie staat: A monsieur Marini.