Monsieur,
Il y a quelque temps que le roy ayant honoré mon fils de la charge d'aide de camp,2 je vous en ay escrit une lettre de tres humble remerciement, tenant pour certain que ce bien nous estoit arrivé par vostre faveur et les tesmoignages qu'il vous a pleu rendre à mon fils. Depuis j'ay appris qu'il vous a pleu par une bonté singuliere adjouster à ce bienfaict plusieurs autres, soulageant mondit fils dans le mal qu'il avoit receu3 beaucoup plus qu'il n'eut osé esperer, et tellement que si j'eusse esté là, je ne luy eusse pas peu tesmoigner une affection plus tendre. Monsieur, cette grande courtoisie surpasse tous les remerciements.
J'ay remonstré au roy,4 lorsque sa Majesté se portoit mieux qu'elle ne fait à present - Dieu la remette en bonne santé pour le bien de la France et des alliez - combien il estoit necessaire pour le bien commun qu'on renforsast et bientost et puissament l'armée qui estoit soubs vostre commandement. J'en ay aussi parlé à monsieur le prince et monsieur de Chavigny.5 Mais cecy estant de mon debvoir ne peut pas estre tenu pour service tel
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que je vous desirerois rendre, si l'occasion se presentoit, pour faire paroistre combien que je vous suis, monsieur,tres humble, tres obeissant et tres obligé serviteur.
Le onzieme d'Avril 1643, à Paris.
Bovenaan de copie staat: M. le comte de Guebrian.