eLaborate
::: eLaborate options :::
    Show pagebreaks
    Show variations
    Letter



    6228. [1643 mei 23]. Aan J. de Wicquefort.1

    Monsieur,

    Monsieur le president Bailleuil,2 que je sçay estre vostre ami, a eu tousjours grand credit et en aura plus, puisque la reine Lundy dernier en la presence du roy,3 d'elle-mesme, du duc d'Orleans, du prince de Condé et son fils le prince de Conty, du duc de Vendosme, des ducs et pairs, des mareschaux de France, des presidents et conseillers de toutes les

    286

    chambres a esté declarée regente pure et simple sans estre adstreincte à la pluralité, le duc d'Orleans son lieutenant et general des armées et chef de son conseil, le prince de Condé chef du conseil en absence du duc d'Orleans, avecq plein pouvoir de donner aux autres tel employ que sa Majesté voudra. Voila un grand changement. Il y aura bien d'autres encore. Le duc d'Orleans a obtenu le restablissement de tous ceux qui avoient pati pour sa cause, dont plusieurs estoyent desja arrivez icy, entre autres Fonteraille, fabricateur du traitté avecq l'Espagne, pour lequel Cinq-Mars a pati. Coigneux revient pour decharger monsieur de Chavigny d'estre chancelier du duc d'Orleans. Le duc d'Elboeuf revient, Cosin, jadis confesseur du roy, la Senesché, la Hautefort, mesme la duchesse de Chevreuse. Chasteauneuf revient aussi en cour. Le duc de Bellegarde, les marescaux de Bassompierre et Vitry veulent reprendre leurs dommages sur les biens du feu cardinal de Ricelieu. Rembouillet et Moret partizans sont dans la Bastille pour descouvrir les richesses cachées dudit cardinal. Pont-Curlay est à Havre de Grace, madame d'Esguillon tantost dans l'un, tantost dans l'autre couvent. Monsieur le prince fait tout ce qu'il peut pour les proteger. Je croy qu'on a envoyé d'icy à madame la landgrave pour renouveller le traitté qui est exspiré.

    La bataille, gagnée par les Fransois à Rocroie Mardy passé, où il a eu deux mille tuez, pris quatre mille et quinze pieces de canon, tesmoigne que Dieu est pour la reine et qu'il n'y a point de trefve tacite entre la France et l'Espagne. Le duc d'Anguien a acquis grand honneur. Le marescal de l'Hospital, c'est-à-dire monsieur d'Hallier, y a esté blessé. On nous asseure que le marescal de Guebrian ira avecq quinze mille hommes dans l'Allemagne, que La Motte-Odincourt est dans l'Arragon avecq vingt mille hommes, à qui don Silva s'oppose avecq une armée esgale, que le roy d'Espagne de l'argenterie empruntée des eglises a amassé vingt millions.

    Le corps du roy est à Saint-Denis, ses entrailles à Nostre-Dame de cette ville, son coeur va à Flesche. Le prince de Condé a son departement au Louvre, place dans la chambre et carosse du roy quand il veut. La duchesse d'Orleans va se mettre à Medon pour s'habiller en dueil. Après, elle ira demeurer au Lutzenburg avecq son mary. Le cardinal Mazarini a un brevet de conseiller d'Estat et premier après les princes et surintendant de la maison de la reine. Monsieur de Chavigny sera secretaire d'Estat comme cy-devant. Monsieur de Guise est derechef recognu archevesque de Reims, nonobstant que deux personnes pretendent sur luy mariage. Le duc d'Espernon revient aussi et le duc de Bouillon espere de ravoir Sedan.

    On n'est pas certain qui seront ceux qui iront à la paix. Tillier n'est pas asseuré de sa charge, à laquelle il estoit appellé lorsque des Noyers fust denié. Les parents de monsieur de Thou et du feu marescal de Marillac esperent faire casser par justice ce qui a esté faict contre les defuncts. L'armée de monsieur de La Milleray est en partie donnée au marescal de Guebrian, en partie distribuée ailleurs. Luy-mesme a obtenu permission de la reine d'aller aux eaux. La citadelle de Tortone ne se pourra plus defendre. On fait icy courir le bruict de quelques villes de Sicile qui, revoltéez de l'Espagnol, auroient pris garnison de France, ce que je n'asseure pas. Le baron d'Ossonville fait le malade.4

    Les deliberations aux Provinces-Unies pour trouver de l'argent seront de temps en temps plus difficiles.5 Quant au Stricland, les Hollandois n'ont pas de tort quand ils disent que les ministres ne doivent pas patir pour ce qu'ils font par ordre de leurs principaux, mais le temps a esté qu'ils ne se sont pas souvenus de cette maxime tres equitable.6 Je

    287

    croy que le parlement donnera du contentement au prince d'Orange, mais si le parlement envoye un autre il se faudra bien garder de ne luy donner audience en publicq, si on ne veut pas offenser tous les roix.7 Je ne croy pas que les deputez d'Hollande et Zelande avant la paix de Gand ayent obtenu audience publicque.8 Je voy que Nieumegen suit l'intention des petites provinces.9 Je vous remercie de la responce donnée aux deputez de l'electeur de Coulogne.10

    Je croy que le roy de Danemarq a l'intention premierement de forcer la ville d'Hambourg à quelque accommodement,11 aprèz d'assister le roy d'Angleterre. L'electeur de Brandenburg a ses deputez près de l'ambassadeur d'Oxenstiern.12 Dieu veuille qu'ils facent quelque chose de bon.

    Bovenaan de copie staat: M. Wicquefort.

    Notes



    1 - Kladafschrift in copieboek Den Haag, ARA, Eerste afd., coll. Hugo de Groot, aanw. 1911 XXIII no. 4, p. 78.
    2 - Nicolas de Bailleul († 1652), president van het Parlement van Parijs, kanselier van koningin Anna van Oostenrijk, kreeg in 1641 het dwingend bevel om Parijs te verlaten. In het najaar van 1642 werd hij door koning Lodewijk XIII uit zijn ballingsoord teruggeroepen. Thans stond hij op de nominatie om staatssecretaris (surintendant) Claude le Bouthillier, heer van Pont-sur-Seine, op te volgen (DBF IV, kol. 1299-1301).
    3 - Onderstaande berichten komen ook voor in Grotius' nieuwsbrieven dd. 23 mei 1643 (nos. 6226 en 6227).
    4 - Het ontslag van zijn beschermheer François Sublet de Noyers zou wel eens de reden kunnen zijn van de verminderde strijdlust van Paul Le Prévost, baron van Oysonville, Frans gouverneur van Breisach; vgl. nos. 6179 en 6198.
    5 - De Staten-Generaal en de Staten van Holland stelden een beslissing over de betaling van de achterstallige soldij aan de officieren en manschappen van het Staatse leger telkens uit.
    6 - Op last van het Lagerhuislid John Pym had de Engelsman Walter Strickland de Staten-Generaal schriftelijk geattendeerd op het feit dat de Staatse blokkadevloot voor Duinkerken twee ‘royalistische’ schepen had doorgelaten. Zijn schrijven werd op 25 april in de vergadering van de Staten-Generaal gelezen. De meerderheid van de aanwezigen nam aanstoot aan de beschuldigingen van de afgezant van het Parlement en eiste genoeg- doening. Tegen deze harde opstelling tekenden de Hollanders bezwaar aan (S. Groenveld, Verlopend getij, p. 128).
    7 - De afgevaardigde van het Parlement kreeg geen toegang tot de plenaire vergaderingen van de Staten-Generaal. Dit principiële standpunt werd niet gedeeld door de Staten van de afzonderlijke gewesten.
    8 - De pacificatie van Gent van 8 november 1576. Een klein jaar eerder had koningin Elisabeth I een delegatie van de opstandige gewesten slechts een particuliere ontvangst verleend (Relations politiques des Pays-Bas et de l'Angleterre sous le règne de Philippe II VIII, Brussel 1889, p. I-XX).
    9 - Twee commissies uit de Staten van Holland en Zeeland trokken het land in om de andere gewesten te overtuigen van de noodzaak om wijzigingen aan te brengen in de instructies voor de gedeputeerden ter generaliteit. In Gelderland stootten de commissarissen op verzet van het kwartier van Nijmegen (Aitzema (fo) II, p. 899, en Briefw. C. Huygens III, p. 381-382).
    10 - Het antwoord van de Staten-Generaal op de nota die de Keulse gezanten Wilhelm Salentin Ketzgen von Gerritshoven en dr. Lambert Nothen hadden ingediend over de demilitarisatie van de Westfaalse Kreits (Aitzema (fo) II, p. 892-894). Na ruggespraak met Frankrijk en Hessen-Kassel besloten de Staten deze kwestie ter tafel te brengen op de aanstaande vredesconferenties (Foerster, Kurfürst Ferdinand von Köln, p. 223-224).
    11 - Koning Christiaan IV van Denemarken liet een fort in de Elbe bouwen om daarmee de Hamburgers te dwingen tot erkenning van zijn oppergezag; zie no. 6230.
    12 - De Brandenburgse commissarissen Sigismond von Götze en Gerhard Rumelian Leuchtmar von Kalcheim hadden in mei de onderhandelingen met de Zweedse gevolmachtigde Johan Oxenstierna over de ratificatie van het in 1641 overeengekomen Zweeds-Brandenburgs wapenstilstandsverdrag hervat.
    Search



    Searchform

    Fulltext search

    Search domain

    Search site
    Search current document

    [text]
    [text]
    [text]