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    6180. 1643 april 18. Aan J. de Wicquefort.1

    Monsieur,

    Je tiens pour certain que les services que vous rendez2 en ces conjectures au roy d'Angleterre, sont aggreables à Dieu, de qui tous les rois portent l'image - et chacun des

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    rois tant plus que plus il resemble à la bonté divine - et certes, mesme à l'estat des Provinces-Unies, lequel s'il veut continuer dans le cours qu'il semble avoir commencé, sera par tout le monde pour ennemi des roys et pour tel en quoy aucuns princes, estants d'autre sentiment de religion qu'eux, ne pourront jamais prendre confiance. Je suis bien aise d'apprendre que les affaires d'Angleterre se sont mis en trefve et soushaitte qu'elle se change en une paix qui ne porte point de prejudice aux affaires du roy, puisque la puissance roiale est l'appuy du repos de ce royaume. Il me plaist aussi fort que les marchands d'Amsterdam deviennent plus clairvoyants en cet affaire. Les petites Provinces-Unies ont grand tort de ne considerer que ce qu'ils tiennent en terre est venu et depend de la mer, et qu'ils ne portent respect raisonnable aux deux provinces qui sont cause de la liberté des autres.

    Les deputez qui sont eleus3 pour conseiller avecq le prince d'Orange sur la paix ou trefve m'aggreent, et veux esperer qu'on eslira des semblables pour aller au lieu de la conference.4 Les Fransois differeront le traitté general tant qu'ils pourront et prendront des conseils selon [les] temps, qui pourroient changer beaucoup si la santé du roy, qui n'est pas telle comme nous le desirons, s'empire. Le cardinal de Mazarin fait tout depuis l'esloignement de monsieur de Noyers,5 qui est dechargé du principal fardeau à sa demande, mais retient l'inspection sur les fabriques du roy, imprimerie et monnoye. Le pere Dinet demeure à la cour. De monsieur de La Milleray on ne sçait pas bien comment il est dans l'esprit du roy. On croit qu'Ossenville vient icy, et Erlach est malade avecq danger, non pas sans soubson que ce mal ne luy soit procuré par ceux qui ne veulent que leur pouvoir soit partagé. Et aux Wimariens on ne veut pas donner de l'argent s'ils ne font un serment nouveau au roy seul, sans mention de l'Allemagne. On croit que le prince Matthias de Florence vient icy pour faciliter la paix ou trefve longue.

    Ce que vos gens octroyent au cardinal-infant n'est pas hors des termes de courtoisie.6 Je suis tres aise que les affaires de nostre armée suedoise vont bien. Cela nous rendra considerables parmy les amis et ennemis. Le roy a fait de defenses rigoureuses de ne faire sortir du bled du royaume. Les jesuites, quoyque le roy et les ministres d'Estat les tiennent estre innocens, ne se sçauroient laver de cette accusation prèz le peuple; mesmes quelquesuns d'eux ont esté battus en publicque sur ce pretexte.

    Le duc d'Anguien, Halier, Jesvres sont allez vers la frontiere de la Picardie. Uberlingue est blocqué. On a mis quelques vivres dans le chasteau de Tortone. Depuis, la circonvallation des ennemis est achevée et on empesche le chemin au prince Thomas, qui le voudroit secourir. Le duc Charles est revenu à Mayence. Le duc de Baviere ne vient pas au bout de la direction qu'il pretendoit sur les trois cercles.

    Les princes palatins, revenus icy de Rome, rendent de grands tesmoignages à la courtoisie du cardinal Barbarin. Monsieur de Tillier, qui a esté intendant à l'armée du roy en Italie et grand amy du cardinal Mazarini, aura la charge de secretaire d'Estat qu'a eue monsieur des Noyers sans toutesfois estre du conseil estroit. Monsieur de Chavigny, comme je croy, trouvera moyen de s'excuser de l'ambassade, laquelle monsieur des Noyers luy avoit procurée. On ne voit plus des trouppes ennemies près de Landresis et le traitté sur le faict de prisonniers s'endort. Il [y] a eu quelque remuement à Rouen et à Bordeaux, mais sans durée.

    Les jesuites avoient desiré d'estre presents aux assemblées de la faculté de theologie à Paris. La faculté s'est opposée. Les ministres d'Estat ont voulu donner des juges sur cet affaire. La faculté dit que la cognoissance appartient au parlement. Le nonce, voyant que

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    l'esloignement de monsieur de Noyers nuiroit aux jesuites, a obtenu surcheange de cette judicature.

    Quant à mes vers, monsieur, quelques-uns ont esté bien receus lorsque je fus jeusne. Asteure devenant vieux je ne peux esperer de cet exercice que mon propre contentement, tellement que le jugement favorable qu'en faict monsieur Barlaeus ne peut proceder que de sa bonté.7 Je seray bien aise de voir ce que vous dira monsieur Graswinckel8 sur les affaires d'Angleterre et demeureray tousjours, monsieur,

    vostre tres humble [serviteur].

    Le 18 Avril 1643.

     

    Le roy, adverti du danger auquel il est, a voulu que la reine soit regente, son frere general des armées, le prince, le chancellier, Boutiller, Chavigny conseillers perpetuels et necessaires. Cecy sera verifié par le parlement. On nous dit que Leopolde sera coadjuteur de l'electeur de Treves;9 que le Grand Seigneur a esté recerché par l'empereur pour luy donner des trouppes contre les Suedois, mais que les Turcs bien esloignez de là ont fait une invasion en Hongrie.

    Bovenaan de copie staat: M. Vicquefort.

    Notes



    1 - Kladafschrift in copieboek Den Haag, ARA, Eerste afd., coll. Hugo de Groot, aanw. 1911 XXIII no. 4, p. 46.
    2 - Joachim de Wicquefort had koningin Henriëtte Maria een flinke som gelds voorgeschoten (S. Groenveld, Verlopend getij, p. 289).
    3 - De elf personen die reeds in februari 1642 waren aangewezen om de instructie voor de Staatse gevolmachtigden ter vredesconferentie op te stellen; vgl. no. 5600 (dl. XIII).
    4 - De aanvangsdatum voor de vredesconferenties te Munster en Osnabrück was nu definitief vastgesteld op 1/11 juli 1643 (Poelhekke, De Vrede van Munster, p. 120-123).
    5 - Onderstaande berichten komen ook voor in Grotius' nieuwsbrieven dd. 18 april 1643 (nos. 6178 en 6179).
    6 - Het huispersoneel van wijlen de kardinaal-infante don Ferdinand van Oostenrijk kreeg eind maart toestemming om via de haven van Duinkerken huiswaarts te keren (Res. SH, dd. 23, 24 en 27 april 1643, en Aitzema (fo) II, p. 897).
    7 - De mening van Caspar Barlaeus over het gedicht tegen Rivet; zie no. 6123.
    8 - Mr. Dirck Graswinckel (1600-1666) promoveerde in 1621 te Franeker tot doctor in de beide rechten, vervolgens bezocht hij Parijs waar hij voor Grotius secretariaatswerkzaamheden ging verrichten (1623-1625). In 1629 huwde hij de Amsterdamse Geertruyd van Loon. Het echtpaar vestigde zich in Den Haag. Spoedig verwierf Graswinckel in de residentie een goede reputatie als advocaat. In 1641 werd hij bij provisie benoemd tot advocaat-fiscaal in domaniale en civiele zaken bij het Hof van Holland (NNBW III, kol. 489-490; D.P.M. Graswinckel, Grasw., p. 90-117). Een jaar later verscheen van zijn hand de verhandeling De iure maiestatis dissertatio; vgl. no. 5735 (dl. XIII). Zie voor een overzicht van zijn oeuvre, G.J. Liesker, Die staatswissenschaftlichen Anschauungen Dirck Graswinckel's, Fribourg 1901, p. 260-265.
    9 - De Trierse keurvorst-aartsbisschop Philipp Christoph von Sötern die zijn bondgenootschap met Frankrijk moest bekopen met een tien jaar durende gevangenschap (1635-1645); vgl. no. 6108.