Monsieur,
J'ay receu vos lettres tant du 24 d'Aoust que du deuxiesme de Septembre et vous remercie pour l'affection tesmoignée à mon fils.2 Pour vostre affaire particulier j'ay escrit non seulement en Suede, mais aussi à monsieur le baron extraordinaire [sic],3 qui est assés proche et a bien les moyens d'y pou[r]voir.
Le comte d'Harcourt est parti4 pour l'Angleterre, le comte d'Avaux et monsieur de Servien partiront cette semaine pour Munster, et le marquis de Sainct-Chaumont la sepmaine qui vient pour l'Italie. Dieu remette la paix partout. On ne peut pas voir la reine à cause de son indisposition, mais le duc d'Orleans et le prince de Condé sont assés assidus aux affaires. Le principal maniement des affaires estrangers est entre les mains du cardinal et du comte de Chavigni. Monsieur l'evesque de Beauvais est en son diocese.5 Il y [a] eu un faux bruict comme si la reine avoit laissé passer quantité de bled vers la terre de l'Empire et Espagne. Sa Majesté non seulement a desabusé le peuple, mais mis bon ordre afin que le bled ne sorte point de la France et qu'on en ait ailleurs; ce qui contentera fort le peuple, qui ne desire rien tant que le bon marché du pain.6
J'ay travaillé icy afin que l'armée du marescal de Guebrian fut allée de l'Elsace rendue plus forte que les ennemis et transportée par [de]là le Rin pour vivre aux despens des ennemis. Tout ceci on m'a promis. Dieu nous donne des bons succes afin que la paix soit meilleure.
Je demeure, monsieur,
du tout le vostre.
6 Octobre 1643.
Bovenaan de copie staat: A monsieur Marini.