2889. 1636 december 15. Aan Ch. Marini1.

Monsieur,

J'ay envoyé la vostre qui m'estoit arrivée avecq la vostre du 15/25 de novembre2 à monsieur le grand chancelier3 et vous remercie de la communication.

Les gens sages qui entendent les affaires estrangers icy sont d'opinion qu'il faudra bien que la France addoucisse un peu les articles concernants la Valtoline4 et en tout autre chose traitent les alliez ialoux de leur liberté avec toute sorte de douceur et circonspection, afin qu'ils ne perdent la chose qui souventesfois importe le plus qui est l'affection des peuples.

Les nouvelles qui courent icy donnent aux Turcqs quelque désadvantage et toutesfois disent que ny l'empereur5, ny les Polonnois ne s'en meslent pas, mais se contentent d'estre armez sur leur frontière.

Les advis qui viennent par l'Allemagne nous resiouyssent aussi nous faisants croire une autre victoire du marescal Banier6 contre Haetsfeld7: de laquelle i'attends la certitude par la voye de mer quand il plaira aux vents. L'assemblée de Cologne s'advance de peu à peu. On parle fort que l'empereur donne contentement au roy d'Angleterre8 pour le Palatinat. Les conditions ne sont pas bien cogneues encore. Mais la dispute de la mer entre l'Angleterre et Hollande demeure et est à craindre qu'elle ne s'échauffe au printemps.

J'ay recommandé l'affaire de monsieur Hofkirch9 et en toutes occasions tascherai tousiours de faire paroistre que ie suis, monsieur,

vostre serviteur.

A Paris, le 15 de Décemb. N. St. 1636.