Monsieur,
La vostre du 7/17 de Novemb.2 m'a esté donnée le sixiesme mois de Décemb. selon le nouveau style. Nous serons bien aises d'entendre que les Grisons s'accommodent avecq leur anciens alliez et s'il les remuements de Transilvanie continuent, ils pourront servir pour modérer la ioye qui est à Ratisbonne à cause de l'élection d'un roy des Romains3.
Monsieur le grand chancelier4 ne part point cet yver de la Suède dont il m'a
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escrit le 8/18 d'Octob.5 qu'on y faisoit une convocation de tous les sénateurs du royaume pour délibérer sur les affaires présent. J'appren aussi par une lettre de monsieur Steno Bielke6, ambassadeur de la reine de Suède en Poméranie du 12/22 Octob. que la victoire de Witstock a esté plus grande qu'on a dit, puisque les drappeaux et estendarts pris viennent au nombre de cent et soixante, que le marescal Wrangel7 a pris Swets, une place très forte, et que nos gens sortis de vieux Stetin ont défait un escadron de cavalerie ennemie, commandé par Burgstorffen8 à Pirits, pris le maior9 et plusieurs officiers.Je voudrois voir le traitté entre la France et l'Angleterre plus advancé que ie ne le voy, craignant que l'Angleterre ne se laisse contenter à Ratisbonne de bien moins qu'elle n'a faict semblant.
De ce costé icy nous n'entendons rien de l'ennemi depuis la reprise de Corbie. On ne parle que de l'envoy des toutes parts à Coulogne. Je ne croy pas que ceux qui y sont nécessaires s'y trouvent avant le caresme.
Et demeure, monsieur,
vostre serviteur très humble.
De Paris, le 9 de décemb. 1636 n. styl.