Monsieur,
Avant la dernière des vostres du 4e de Mai2, que i'ay receu le3, j'avois receu
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celles qu'il vous a pleu m'escrire le 18 Mars4, le 125 et le 19 d'Avril n. st.6 à toutes lesquelles j'ay faict responce le 22 d'Avril7, le 6 de Mars8, et le 139. N'ay pas manqué aussi sans perdre aucun temps d'adresser voz pacquetz à monseigneur le grand chancelier10, comme aussi à monsieur Camerarius11 et monsieur Straesburg12. Et souhaitte qu'au plutost vouz sentiez les effects tant de voz lettres que de mes recommandations.La Suède et la France ont renouvellé l'alliance et se sont obligez de ne traiter que conjoinctement. Et si l'affaire vient à quelque conférence avecq les ennemis le lieu en est pris par consentement commun Coulogne sur le Rhyn.
Le duc de Weimar13 est party d'icy comme aussi le cardinal de La Valette14 pour faire quelque chose dans l'Allemagne et monsieur le duc de Bouillon15, qui aura soubs luy ce qui reste de l'armée du mareschal de Breze16 pour secourier les Liégois, si les gens de l'empereur17 continuent maltraitter.
Le fort de Schenck18 repris par les Hollandois nous faict espérer quelques actions vigoureuses de ce costé-là. Et l'armée navale de France, à laquelle l'hollandoise s'ira joindre, si elle ne faict autre mal, engagera les Espagnol[s] en une grand despense, ne schachant duquel costé ils se doibvent défendre. Le conte Arundel19 est allé de la part du roy de la grand[e] Bretagne20 pour faire les dernières semonces pour la restitution du Palatinat. Et cela ne res ... ant pas, nous entendons un ambassadeur extraordinaire d'Angleterre21, outre l'ordinaire22 qu'avonz eu, pour conclure quelque chose du bon avecq la France.
L'armée Suédoise est prez de Magdenburg et en partie en Poméraine, et monseigneur le grand chancelier à Stralsundt. Et on faict des grandes levées tant en Suède qu'en Italie.
Nous voudrions bien entendre quelque chose de bon de voz quartiers et de l'Italie.
Et cependent, monsieur, ie continue d'estre vostre serviteur très fidèl[e].
A Paris, le XVII/XXVII May 1636.