Monsieur,
Il y a environ quinze jours qu'ayant obtenu la liberté par une faveur tres particuliere de monsieur de Mercy,2 je me suis fait porter icy pour achever de me faire guerir de mes blessures, qui ne sont pas encor en estat de me permett[r]e de pouvoir marcher.3 J'espere
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pourtant que dans quinze jours j'auray assez de force pour aller trouver l'armée,4 laquelle est en marche vers Nurnberg,5 ce qui me fait juger que le desseing est sur le Haut-Palatinat.6 Les Bavarois, refusans de terminer l'affaire par un seul combat, la costoyent par les terres du marquis d'Anspach. En France tout va à souhait, monsieur le comte de Harcourt ayant de nouveau deffait l'armée espagnole7 et Mardyck s'estant rendu plustost qu'on n'avoit esperé.8J'espere de vous escrire bientost par une voye plus courte que celle-cy,9 assavoir celle de Nurnberg à Hambourg, et demeure, monsieur,
vostre tres obeissant fils et serviteur,
D. de Groot.
A Francfurt, ce 9/19 Juillet 1645.
Adres: A monsieur/monsieur Grotius, conseillier de la royne de Suede, à Stockholm.
Bovenaan de brief staat in een onbekende hand: Davidis [sic] Grote ad Hugonem patrem, die 19 Iulii 1645.