Monsieur,
N'ayant point de vos lettres par l'ordinaire passé, celle-cy ne sera que pour vous communiquer ce que i'ay de Rome et de Milan, dont vous verrez icy des copies2.
Nous sommes en attente de ce qui se passera à la diète de Baden3, qu'on a intimé pour
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le 8/18 courrant, et ceste sepmaine on tient une particulière des cattoliques à Lucerne4, où le comte d'Embs5 doit venir en qualité d'ambassadeur de l'empereur.Les députéz Grisons6 sont de retour de Inspruck, mais ils n'en portent aucune conclusion de leurs affaires. Car tout ce qu'on y a traitté est remis à la ratification de l'empereur qui est differrée à desseing et que premièrement les Grisons restablissent en premier estat les capucins déchassés de l'Engadine basse de trois villages où on a rompu leur cloches, ruiné leur maisons et autels. Moyenant quoy les députez de l'archiduchesse7 promettent l'abolition de tous les traittés faits en préjudice des Grisons et qu'on confirmera mesme les privilèges de 8 droitures avec l'exercice de la religion protestante. Les Grisons mesmes ont déchassé leur alliez en foy de la Voltoline; il faut voir si par la mesme prophanité ils voudront restablir la papauté dans l'Engadine ayans leur conscience assez cautérisée. Ils tiendront un pitag8 sur ce suject, qui nous faira voir plus clair dans l'affaire.
Ie vous baise les mains et demeure, monsieur,
vostre serviteur
C. Marin ms.
De Zurig, ce 5/15 de Mars l'an 1640.
L'armée de Tyrol ne se grossit pas encor.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 28 Martij.
En in dorso: 15 Maert 1640. Marin.