Depuis la reddition d'Arras, qui fut le 10e le cardinal-infant s'est retiré tantost vers Cambray, tantost vers Douay. Le roy2 auroit donné le gouvernement de la ville au sieur de
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S.t Prueil3, qui luy vaudra, ce dit-on, 100.000 lb. de revenu. Il est sorti d'Arras 700 hommes de pied et 500 chevaux. De tous les bourgeois il n'en est sorti que deux, dont le président4 est l'un. Tous les bourgeois tesmoignent de l'affection à leur ancien seigneur. Le roy y a fait entrer six mille hommes de pied et huict cens chevaux. Les s.rs Mazarini et Desnoyers5 y sont allez l'un par curiosité, l'autre pour dessigner la citadelle. On y envoye 40 architectes pour conduire l'oeuvre. L'on parle d'une armée volante pour suivre celle du cardinal-infant et la tenir en eschec pour ne pouvoir aller secourir Gueldres, que les Espagnols mesmes confessent estre assiégé dès le 28 Juillet.Thurin est tousiours estroittement assiégé. Leganez6 auroit levé son camp et bruslé ses travaux, ne cerche que l'occasion de favoriser la sortie du prince Thomas7. On a dit que le cardinal de Savoye8 auroit envoyé vers le roy pour moyenner leur paix.
Le siège de Gueldres se tient pour certain, il auroit commencé dès le 28 Juillet et seroit fort avancé. Les comtes Sfondrati et de Fontaines9 n'auroyent que 12000 hommes, se sont rendus à Venlo.
De m.r le duc de Longueville10 ne se dit rien. Il semble, que se trouvans pressez en ces quartiers, où ils sont, ils font dessein de passer dans l'archevesché de Cologne.
D'Angleterre se dit que les Escossois pressent le roy de ratifier les arrests de leur parlement et sans cela ne veulent point ouir parler de paix.
Adres: A monseigneur monseigneur l'ambassadeur de Suède. A Paris.